La secrétaire d’État s’est entretenue hier avec le chef du PSP Rice à Joumblatt : « Le Liban ne fera l’objet d’aucun marchandage »

WASHINGTON-Irène MOSALLI Le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a déclaré mercredi à Washington avoir reçu de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, l’assurance que les États-Unis « ne lâcheront pas » le Liban à la conférence internationale sur l’Irak à Bagdad. M. Joumblatt s’est inquiété auprès de Mme Rice d’éventuelles répercussions sur le Liban de la conférence internationale sur l’Irak, prévue le 10 mars dans la capitale irakienne au niveau des émissaires, avant une rencontre ministérielle en avril. « C’est une question qu’on a posée », a déclaré M. Joumblatt à sa sortie du département d’État, où il avait rencontré la chef de la diplomatie américaine. « La réponse de Mme Rice a été très claire : “ Nous n’allons pas parler du Liban à la réunion de Bagdad, il est hors de question de lâcher le Liban ou bien de négocier le Liban à Bagdad ” », a souligné le chef du PSP. Et M. Joumblatt d’ajouter : « Notre seul but est de voir comment faire pour consolider l’État libanais, les structures de l’État, l’économie, l’armée libanaise, pour pouvoir renforcer notre totale souveraineté sur le territoire libanais. » Le chef du PSP, accompagné du ministre des Télécommunications Marwan Hamadé et de l’ancien député Ghattas Khoury ont eu un après-midi marathon de quatre heures au département d’État. Un après-midi qui a débuté à 13 heures 30 par une table ronde avec un groupe d’analystes du département d’État. Cette table ronde a été suivie d’une rencontre avec Stephen Krasner, directeur du Policy Planning. Ce poste, consacré à la planification de la politique extérieure, est l’un des plus prestigieux au département d’État et il est traditionnellement occupé par les intellectuels de l’establishment de la politique étrangère ; Krasner, diplômé en sciences politiques, étant un ancien pilier de l’Université de Stanford. L’après-midi a été couronné par une réunion avec la secrétaire d’État. Au cours de cette entrevue, Condoleezza Rice a bien précisé « que, d’aucune façon, le Liban ne fera l’objet d’ opération de troc ou de marchandage ». Toujours au cours de cette rencontre avec Condoleezza Rice, il a aussi été question de la nécessité de mettre en place le tribunal international et d’appliquer les résolutions de Paris III. L’entretien a également porté sur des alternatives au blocage du Parlement libanais et des moyens de sanctuariser le Liban et d’empêcher qu’il soit un terrain de conflits et d’infiltrations d’armes. Ces entretiens ont été suivis d’une réunion avec le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Welch. Le matin, MM. Joumblatt, Hamadé et Khoury avaient eu, au Congrès, une entrevue avec le sénateur démocrate Joe Lieberman qui les a assurés qu’il existait des voix au Congrès qui travaillent sur une résolution partisane pour un soutien au Liban dans son effort d’accéder à la démocratie et de redresser son économie.