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Actualités - CHRONOLOGIE

Le leader du PSP, Hamadé et Ghattas Khoury reçus au Pentagone Après son entrevue avec Joumblatt, le secrétaire US à la Défense se fait l’avocat du Liban au Congrès WASHINGTON- Irène MOSALLI

Avec la visite de Walid Joumblatt – accompagné du ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, et de l’ancien député Ghattas Khoury – à Washington, le Liban est actuellement omniprésent sur l’agenda de la capitale fédérale. Mardi matin, le leader druze a eu, au Pentagone, un long entretien avec le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui a réitéré « le soutien total à la souveraineté, à l’indépendance du Liban, à la récupération des fermes de Chebaa, en sus du soutien à l’armée, qui doit seule être détentrice des armes ». Soutien qui se traduira par une aide en équipements et en entraînements. Ce processus sera mis au point lors de la visite, la semaine prochaine à Washington, du ministre de la Défense, Élias Murr, confirmant une fois de plus l’intérêt américain accru pour une cohésion libanaise et pour une armée « unique » dont Walid Joumblatt ne cesse de se faire l’avocat. Et ce n’est pas tout : hier après-midi, Robert Gates a défendu le dossier libanais devant le Congrès. Le Congrès était également au programme de Walid Joumblatt mardi après-midi. Il y a rencontré le démocrate Gary Ackerman, en charge du Moyen-Orient au sein de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. Là aussi, il a trouvé « un grand soutien pour le Liban qui va se traduire par des votes en vue d’aides économiques et militaires ». La veille, Walid Joumblatt, convié à parler de la situation actuelle au Liban à l’American Enterprise Institute, a tiré la sonnette d’alarme d’une manière vibrante et vigoureuse. « Aujourd’hui, a-t-il dit, les Syriens ne sont plus là. Mais aujourd’hui aussi, les choses sont plus difficiles car l’enjeu est le modèle libanais, ses valeurs, sa présence : une société multiconfessionnelle et diverse, avec une presse libre, une économie libre et une volonté de liberté totale. Dans ce contexte, nous faisons face aux alliés de la Syrie au Liban, notamment le Hezbollah, un parti totalitaire, avec une idéologie totalitaire soutenue par deux régimes totalitaires, en Iran et en Syrie. Et c’est là le grand défi : implanter une démocratie dans un pays avec deux voisins totalitaires qui cherchent à le détruire. C’est pour cela que je cherche une aide, et je ne le nie pas. Je l’ai trouvée aux États-Unis, en France et ailleurs en Europe. Il faut lutter coûte que coûte pour avoir un Liban libre et démocratique face aux autres, que Robert Kaplan appelle “The Barbarians at the Gate”. On est dans une situation critique. Ou bien le président de la Chambre libanaise ouvre une session pour que soit ratifié l’accord sur le tribunal international, ou bien la stabilité et l’existence du Liban seront menacées, de même que son processus judiciaire. C’est là une question de semaines et non de mois. Si le Parlement est toujours kidnappé, le pays ira vers l’inconnu. » Walid Joumblatt a en outre réitéré la nécessité d’un Liban fort, soulignant que les armes devraient être uniquement aux mains de l’État, et que les résolutions 1559 et 1701 devraient être appliquées, de même que l’accord de Taëf qui garantit le partage équitable du pouvoir. « Sinon, ce serait la fin des modérés dans la région : intellectuels, politiciens, dirigeants », a-t-il souligné. Et d’expliquer : « Le problème avec la Syrie, c’est qu’elle ne reconnaît même pas l’existence du Liban. Hafez el-Assad disait, “Un seul peuple, deux pays”. Ce qui mène au concept d’Anschluss par lequel Hitler avait joint par la force l’Autriche à l’Allemagne. Aujourd’hui, nous nous trouvons devant un nouveau concept défini par Ahmadinejad et qui est aussi dangereux : “On fait un avec le Liban”. Non, on ne fait pas un. C’est un genre d’annexion du Liban par l’empire perse. » Autre urgence : sécuriser et contrôler nos frontières avec la Syrie. « Nous méritons de rester vivants, de rester dans notre pays et de ne pas voir nos enfants quitter », a déclaré le leader du PSP. Comment changer le comportement syrien ? « J’en ai souvent discuté ici, mais c’est comme si on demandait à un loup de devenir un agneau ! Il faudrait contenir les Syriens et leur faire respecter l’indépendance du Liban. Ce sera long, mais on gagnera, comme dans ce film que j’aimais voir, enfant, A Bridge Too Far ; les Alliés ont été loin, mais ils ont pris finalement le pont et ont vaincu les totalitaires, les fascistes allemands. »
Avec la visite de Walid Joumblatt – accompagné du ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, et de l’ancien député Ghattas Khoury – à Washington, le Liban est actuellement omniprésent sur l’agenda de la capitale fédérale. Mardi matin, le leader druze a eu, au Pentagone, un long entretien avec le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui a réitéré « le...