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FESTIVAL DU CONTE - Il s’est clôturé par le traditionnel concours des menteurs « Le cadavre exquis » des conteurs

Le huitième festival international du conte et du monodrame s’est clôturé hier à la crypte de l’église Saint- Joseph. Ayant enchanté le public par leurs pérégrinations verbales, Jihad et Layla Darwiche, Praline Gay-Para, Cécile Bergame, Patrick Mohr et Mimi Barthélémy se sont retrouvés dans un décor improvisé pour présenter à un public fidèle le concours des menteurs. Chaque année, et cela depuis huit ans, le public libanais attend de pied ferme cette rencontre annuelle qui le met face à face avec ces chers « menteurs ». Pour une seule soirée, les conteurs, avec des tréteaux pour unique décor, vont fusionner durant une heure et demie avec l’audience. En maître de cérémonie, Paul Mattar, directeur de l’Iesav et du théâtre Monnot, explique au public les règles du jeu tout en soulignant (en rigolant) qu’il n’est pas nécessaire de les comprendre, vu que les conteurs eux-mêmes n’ont pas l’air d’avoir très bien compris. La note est donnée. On est parti pour une soirée pleine de surprises. Le spectacle, basé rien que sur de l’improvisation, est partagé en cinq passages dégressifs. Il s’agit de donner durant cinq minutes la parole à chacun des six conteurs. Libres de raconter ce qu’ils veulent, chacun est pourtant obligé de passer la parole à l’autre au signal de Paul Mattar. C’est donc à Layla Darwiche, fille de Jihad Darwiche et cadette de l’équipe, que revient l’honneur de donner le coup d’envoi. Elle va conter une histoire de puce et de pou. Au temps imparti, l’on passe le relais. D’abord à Praline Gay-Para puis à Patrick Mohr, et enfin à Mimi Barthélémy. Le mot voyage se maquille, revêt d’autres atours pour aboutir au bout du compte (et au bout du conte) dans la voix de Cécile Bergame. De la bigamie de Gay-Para et du fourmillon de Mohr au conte fabuleux de Barthélémy, la puce et le poux sont devenus, après avoir emprunté moult détours, un âne et une mouche. Improvisation et poésie Conteurs, menteurs ou poètes ? Ce jeu est une introduction simple à la poésie, car oser associer des mots qui, habituellement, ne cohabitent pas est un premier pas à franchir, aussi bien pour accéder à la création poétique que pour apprécier les poètes réalistes. En effet, cet exercice collectif rappelle le jeu instauré par les surréalistes vers 1925 et surnommé Cadavre exquis. Le dictionnaire abrégé du surréalisme lui donne cette définition : « Jeu qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. L’exemple, devenu classique, qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : le cadavre-exquis- boira-le vin-nouveau ». Selon André Breton, « ce jeu n’était d’abord qu’une activité ludique, expérimentale...Mais ce que nous avons pu y découvrir d’enrichissant sous le rapport de la connaissance n’est venu qu’ensuite». Ludique ? La soirée l’était certainement et plus encore. Rivalisant d’adresse, d’imagination et d’inventivité, les conteurs, devenus élèves obéissants et toujours sous la houlette de Mattar, multiplieront postures, humeurs et facéties. Enfin, le dernier exercice qui consiste à traduire les récits de Darwiche et de Gay-Para, déclamés en arabe, donnait à voir, à la grande joie du public, un festival de gestes, de mots et surtout... de poésie. Colette KHALAF
Le huitième festival international du conte et du monodrame s’est clôturé hier à la crypte de l’église Saint-
Joseph. Ayant enchanté le public par leurs pérégrinations verbales, Jihad et Layla Darwiche, Praline Gay-Para, Cécile Bergame, Patrick Mohr et Mimi Barthélémy se sont retrouvés dans un décor improvisé pour présenter à un public fidèle le concours des menteurs....