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France - L’informaticien d’origine libanaise publie un livre, « Le coupable idéal » Affaire Clearstream : Lahoud accuse Gergorin et met en cause Sarkozy

Imad Lahoud, mis en examen en France dans l’affaire Clearstream, accuse pour la première fois, dans un livre, Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d’EADS, d’avoir orchestré la falsification des listings, affirmant que l’actuel ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a été tenu régulièrement informé du dossier. M. Lahoud est lui-même soupçonné d’avoir introduit dans des listings comptables de l’institution financière luxembourgeoise des noms de personnalités dans le but de leur nuire, ce qu’il nie. Apparaissait notamment le nom de M. Sarkozy. L’informaticien franco-libanais, âgé de 39 ans, présente M. Gergorin, également mis en examen, comme « obsédé » par l’existence d’un vaste complot menaçant « le groupe Lagardère », qui fait partie du capital d’EADS. Il l’accuse d’avoir fait « compléter » les listes avec les noms de ses « ennemis », notamment industriels. Pour cela, M. Lahoud affirme que M. Gergorin, auquel il doit son embauche chez EADS, a eu recours à « deux cabinets de consultants, l’un américain, l’autre anglais », sans pour autant livrer de nom dans cet ouvrage écrit sans l’accord de son avocat, selon des sources proches du dossier. « Lui qui cherchait à épingler ses vieux ennemis s’est dit qu’il avait enfin trouvé l’arme fatale (...). Et s’ils ne s’y trouvaient pas, c’est tout simplement parce que les listes étaient incomplètes. À lui donc de les compléter, en toute bonne foi », explique M. Lahoud dans ce livre, que l’AFP a pu se procurer. M. Gergorin a reconnu avoir été le « corbeau » de cette affaire, mais il n’a jamais voulu donner sa « source ». Devant les juges, il a toujours plaidé « la bonne foi ». « Espion », d’abord pour la DGSE puis pour le général Philippe Rondot, alors conseiller au ministère de la Défense, Imad Lahoud dit s’être contenté « d’obéir ». Il s’est ainsi procuré les listings en février 2003 auprès du journaliste Denis Robert, avant de les confier, sans en garder copie, au militaire, contrairement à ce qu’il avait déclaré à la justice. M. Rondot les aurait ensuite lui-même remis à son « ami » Jean-Louis Gergorin. M. Gergorin et le haut gradé auraient demandé à M. Lahoud d’enquêter sur leurs « ennemis » respectifs qui se retrouveront « sur la liste ». Par ailleurs, il met en cause Nicolas Sarkozy, qui a toujours affirmé avoir découvert ce dossier dans la presse en juillet 2004 et s’est porté partie civile en janvier 2006. Selon M. Lahoud, M. Sarkozy en a été informé dès 2003 par le biais de Bernard Squarcini, à l’époque n° 2 des Renseignements généraux (RG), lui-même tenu au courant par son chargé de mission François Casanova. M. Lahoud présente M. Casanova, décédé en 2004, comme l’un de ses très proches « amis » à qui il disait « tout ». « Nicolas Sarkozy, avisé du complot qui se tramait, a opté pour la stratégie de l’arroseur arrosé. Il a laissé le complot aller à son terme pour mieux le dénoncer ensuite », fait valoir M. Lahoud, qui se présente comme le « coupable idéal ». M. Lahoud réaffirme qu’il a rencontré M. Sarkozy à deux reprises en 2004, ce que le ministre, candidat à la présidentielle française, a toujours démenti. La justice a ouvert une enquête après une plainte de M. Sarkozy. Imad Lahoud a été condamné en septembre à Paris, dans un autre dossier, à six mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve pour « abus de confiance, faux et escroquerie ». Il est mis en examen dans deux autres affaires. Sollicitées par l’AFP, les personnes mises en cause ou leurs avocats n’ont pas donné suite ou n’ont pas voulu faire de commentaires.

Imad Lahoud, mis en examen en France dans l’affaire Clearstream, accuse pour la première fois, dans un livre, Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d’EADS, d’avoir orchestré la falsification des listings, affirmant que l’actuel ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a été tenu régulièrement informé du dossier. M. Lahoud est lui-même soupçonné d’avoir...