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Italie - Prodi remet sa démission après le désaveu de sa politique étrangère Le Sénat plonge la péninsule dans une grave crise politique

Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a présenté hier soir sa démission au chef de l’État, Giorgio Napolitano, après l’échec essuyé par sa majorité au Sénat sur la politique étrangère, ouvrant une grave crise politique dans la péninsule. Le chef de l’État italien a annoncé qu’il « réservait sa décision » sur la démission du chef du gouvernement, nommé le 16 mai dernier, et entamerait dès aujourd’hui des consultations politiques. À l’issue de ces entretiens, le président peut décider de maintenir sa confiance au chef du gouvernement sortant, choisir une autre personnalité de la majorité, opter pour un gouvernement technique ou dissoudre le Parlement et donc provoquer de nouvelles élections. Les dernières législatives, qui ont vu la victoire d’extrême justesse de l’Union de la gauche dirigée par M. Prodi, ont eu lieu en avril 2006 mettant fin à 5 ans de pouvoir de Silvio Berlusconi. C’est la troisième fois que l’ancien président de la Commission européenne est contraint de présenter sa démission après 1997, où le Parlement lui avait revoté la confiance, et 1998, où il avait dû céder la place à son allié de gauche Massimo D’Alema. Le gouvernement de centre-gauche de M. Prodi a été mis en minorité, hier, lors d’un vote sur la politique étrangère de la Chambre haute. M. Prodi doit remettre « immédiatement sa démission » au chef de l’État, avait réagi M. Berlusconi. « C’est un fait grave, sérieux et préoccupant de ne pas avoir obtenu une majorité suffisante sur le discours du chef de la diplomatie » Massimo D’Alema, avait reconnu le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Vannino Chiti. La majorité requise au Sénat pour adopter la motion de soutien aux orientations de politique étrangère était de 160 voix, mais le gouvernement n’en a obtenu que 158 tandis que 136 sénateurs ont voté contre. « Démission, démission », ont aussitôt crié les élus de droite. Le gouvernement de M. Prodi ne dispose que d’une voix de majorité au Sénat et doit compter sur les voix des sept sénateurs à vie dont le vote est fluctuant. L’abstention de deux sénateurs à vie et de deux communistes est responsable de cet échec, selon les sénateurs de gauche cités par les agences. Il s’agit du plus gros revers pour le gouvernement de M. Prodi depuis qu’il est arrivé au pouvoir. M. D’Alema avait dramatisé l’enjeu du vote d’hier dans l’espoir de rallier l’aile radicale (communistes et Verts) de la majorité. Mardi, il avait averti qu’en cas d’échec, le gouvernement « rentrerait à la maison ». Avant le vote, il était longuement intervenu pour expliquer les orientations de sa politique, en particulier sur deux sujets qui sont des pommes de discorde avec la gauche radicale, l’engagement de 2 000 soldats italiens en Afghanistan et le feu vert contesté de l’élargissement d’une base américaine à Vicenza. La mission de paix en Afghanistan est « une mission politique et civile », « pas une mission de l’OTAN, mais de l’ONU », avait-il souligné, en excluant le départ des soldats italiens, réclamé par la gauche radicale. Sur la base américaine de Vicenza, le ministre avait souligné qu’un refus de Rome sur l’élargissement de la base, auquel M. Prodi a donné son feu vert en janvier, aurait été un « acte hostile » envers les États-Unis.
Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a présenté hier soir sa démission au chef de l’État, Giorgio Napolitano, après l’échec essuyé par sa majorité au Sénat sur la politique étrangère, ouvrant une grave crise politique dans la péninsule. Le chef de l’État italien a annoncé qu’il « réservait sa décision » sur la démission du chef du gouvernement,...