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Carnaval - La cité enregistre l’un des plus forts taux de morts brutales au monde À Rio, tambours et paillettes pour faire oublier l’escalade de la violence

Tenant avec précaution leur déguisement de carnaval, des milliers de cariocas ont afflué hier vers le Sambodrome pour la première nuit des défilés des écoles de samba, où tambours et paillettes feront oublier un temps l’escalade de la violence à Rio. Le maire, Cesar Maia, a déclaré en remettant les clés de la ville au roi Momo, symbole de tous les excès du carnaval, que si la métropole avait connu dernièrement des « moments difficiles » en raison de la violence, « c’est le Rio de la joie et de la paix qui doit s’affirmer pendant ce carnaval ». La cité, où l’on enregistre l’un des plus forts taux de morts violentes au monde, a été particulièrement traumatisée par le brutal décès d’un enfant de six ans tué par des voleurs de voitures qui a dépassé en horreur la chronique quotidienne des violences cariocas. Alors même que la mère tentait de détacher la ceinture de sécurité retenant l’enfant, les voleurs, âgés de 16 à 19 ans, ont brutalement démarré, traînant Joao Helio sur sept kilomètres. Un dispositif de 30 000 policiers appuyé par trois hélicoptères a été déployé dans l’État de Rio pour assurer la tranquillité de « la plus grande fête de la planète ». La sécurité a été renforcée aux abords du Sambodrome situé dans le centre-ville où 70 000 spectateurs sont attendus chacune des deux nuits de défilés, près des favelas et dans les endroits touristiques. Autour du Sambodrome, une avenue de 700 mètres de long bordée de gradins dessinée par l’architecte Oscar Niemeyer, plusieurs chars allégoriques mesurant jusqu’à seize mètres de haut, sont déjà garés par ordre de passage dans les défilés. L’école de samba Estacio de Sa, aux couleurs rouge et blanche, a donné le coup d’envoi des défilés à 21h00 heure locale (23h00 GMT – 01h00 heure de Beyrouth) en racontant l’histoire d’un petit fruit amazonien, le « sapoti ». Ont suivi Imperio Serrano dont le thème est, concernant les handicapés, le respect des différences, puis la traditionnelle Mangueira verte et rose qui a exalté la langue portugaise, Viradouro qui a mis en scène les jeux et Mocidade Independente qui a exalté l’art comme moyen de résistance. La championne du carnaval de l’an dernier, Vila Isabel, a fermé la marche avec pour thème les transformations de la vie, de Darwin à la science moderne. L’Afrique sera à l’honneur, au cours de la seconde nuit des défilés, aujourd’hui, trois des sept écoles en compétition, Porto da Pedra, Salgueiro et Beija-Flor, ayant choisi d’honorer les racines africaines du Brésil. Les « enredos », les sujets choisis par chaque école, sont connus depuis plusieurs mois et leurs airs de samba déjà sur toutes les lèvres. Mais les metteurs en scène de chaque défilé essaient de préserver un maximum d’effet de surprise pour l’entrée de leur école sur le Sambodrome. Le ministère de la Santé a distribué 10 millions de préservatifs dans tout le pays à l’occasion du carnaval, sous le slogan « Avec le préservatif, on connaît la joie pendant et après la fête ! » de sa nouvelle campagne de lutte contre le sida. Près d’un million de touristes sont attendus à Rio où les hôtels sont remplis à plus de 80 %, selon Riotur, l’entreprise municipale de tourisme. Depuis les années 90, en raison de l’explosion des coûts des luxueux défilés – entre 1,5 et 3 millions de dollars –, les écoles de samba sont de plus en plus parrainées par des entreprises brésiliennes et étrangères et non plus par les seuls mafieux des jeux clandestins.
Tenant avec précaution leur déguisement de carnaval, des milliers de cariocas ont afflué hier vers le Sambodrome pour la première nuit des défilés des écoles de samba, où tambours et paillettes feront oublier un temps l’escalade de la violence à Rio.
Le maire, Cesar Maia, a déclaré en remettant les clés de la ville au roi Momo, symbole de tous les excès du carnaval, que...