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Actualités - CHRONOLOGIE

Un plan d’économies qui menace quelque 23 000 employés L’Allemagne attend avec anxiété d’être fixée sur la restructuration d’Airbus

En Allemagne, l’anxiété prévaut parmi les quelque 23 000 salariés d’Airbus avant l’annonce d’un vaste plan de restructuration de l’avionneur, auquel ils craignent de payer un trop lourd tribut malgré le soutien appuyé du gouvernement allemand. Airbus, qui emploie également 6 300 personnes à titre temporaire dans le pays, doit annoncer demain les détails de son programme d’économies, baptisé « Power 8 ». Dans une interview parue hier dans le quotidien Tagesspiegel, Rüdiger Lütjen, chef du comité central d’entreprise d’Airbus d’Allemagne, estime à 10 200 le nombre d’emplois menacés en Allemagne, dont 4 800 pourraient être délocalisés en Grande-Bretagne, Espagne ou France. « Nous voulons empêcher cela », en faisant grève s’il le faut, a-t-il menacé. Rüdieger Lütjen a avoué par ailleurs ne pas faire confiance au patron d’Airbus, le Français Louis Gallois, qui lui aurait promis que l’Allemagne assumerait 35 % de la fabrication du nouvel avion A-350 : « Nous redoutons de nous retrouver au final avec une part de seulement 10 % », a-t-il dit au Tagesspiegel. Le plan de restructuration préoccupe également les plus hauts responsables politiques allemands. « Si une restructuration de l’entreprise est nécessaire, alors elle doit être répartie de manière raisonnable entre les différents sites. J’attends qu’il en soit ainsi et que l’Allemagne et les sites allemands n’en portent pas tout le poids », a exigé le vice-chancelier allemand Franz Müntefering (social-démocrate, SPD), dans une interview à l’agence de presse allemande DPA. La tension entre Berlin et la direction d’EADS, la maison mère d’Airbus, est aussi apparue au grand jour dans les propos menaçants tenus la semaine dernière par le ministre allemand de l’Économie, Michael Glos : « Nous allons négocier de manière décidée. Après tout, nous sommes le plus gros client d’EADS sur le plan militaire », a-t-il rappelé à la chaîne de télévision ZDF. Dans une interview à Bild am Sonntag, M. Glos avait même menacé de « revoir les contrats de défense » liant Berlin à EADS. La réponse ne s’est pas fait attendre : « Il faut savoir que les contrats de défense du gouvernement allemand sont produits presque exclusivement en Allemagne et lui profitent sous forme d’emplois et à beaucoup de petits fournisseurs », a sèchement répliqué le coprésident exécutif allemand d’EADS, Thomas Enders, dans le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung. Au-delà d’EADS, c’est parfois la France elle-même qui est soupçonnée de vouloir rapatrier chez elle les activités les plus technologiques d’Airbus, au détriment des sites allemands. Préserver le fragile équilibre franco-allemand au sein du groupe d’aéronautique et de défense est depuis toujours une obsession du gouvernement allemand, encore renforcée par la perspective d’une restructuration d’Airbus. Après que le groupe automobile DaimlerChrysler eut annoncé son intention de réduire à 15 %, contre 22,5 % avant, sa part dans EADS, Berlin s’est démené pour monter un consortium d’investisseurs afin de racheter cette participation. Pour assurer ses intérêts, le gouvernement fédéral a décidé d’entrer lui-même au capital d’EADS, via son bras financier, la banque publique KfW, aux côtés d’États régionaux et de poids lourds de la finance allemande, alors que l’État français détient 15 % d’EADS et le groupe français Lagardère 7,5 %. « Avec un actionnariat stable, nous sommes mieux placés pour les négociations difficiles qui sont devant nous », a indiqué le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Ulrich Wilhelm, faisant clairement référence à la restructuration prévue d’Airbus.
En Allemagne, l’anxiété prévaut parmi les quelque 23 000 salariés d’Airbus avant l’annonce d’un vaste plan de restructuration de l’avionneur, auquel ils craignent de payer un trop lourd tribut malgré le soutien appuyé du gouvernement allemand.
Airbus, qui emploie également 6 300 personnes à titre temporaire dans le pays, doit annoncer demain les détails de son...