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La politique monétaire niponne : un roman à suspense depuis 1998

La politique monétaire de la deuxième économie mondiale a connu nombre de soubresauts depuis que la Banque du Japon (BoJ) est devenue indépendante du gouvernement en 1998 : – 1er avril 1998 : la BoJ devient indépendante du gouvernement. – 12 février 1999 : la BoJ adopte une politique de taux zéro pour combattre la déflation qui s’est installée au Japon depuis l’été 1998. Le taux directeur était auparavant fixé à 0,25 % depuis le 8 septembre 1998, date à laquelle il avait été abaissé d’un quart de point. – 11 août 2000 : jugeant que la déflation est définitivement vaincue, la BoJ met fin à sa politique de taux zéro et relève le loyer de l’argent à 0,25 %. Cette décision controversée donne lieu à un psychodrame au sein du comité de politique monétaire : les représentants (sans droit de vote) du gouvernement tentent avec acharnement de s’opposer à la hausse des taux. Ils finissent par demander à la BoJ, comme la loi les y autorise, de reporter sa décision. Mais le comité rejette leur requête par 8 voix contre 1. La hausse des taux est ensuite adoptée par 7 voix contre 2 : un des conseillers qui a voté par principe contre la demande du gouvernement (pour affirmer l’indépendance de la BoJ) vote ensuite contre la hausse des taux. – 19 mars 2001 : alors que la déflation s’aggrave et, sous le feu des critiques, la Banque du Japon reconnaît qu’elle a eu tort d’abolir la politique de taux d’intérêt nul. Elle adopte alors une politique iconoclaste, dite d’assouplissement quantitatif, qui consiste à inonder généreusement le marché interbancaire de liquidités et à maintenir le loyer de l’argent à zéro. – 20 mars 2003 : le controversé Masaru Hayami, gouverneur de la BoJ depuis 1998, est remplacé à l’expiration de son mandat de cinq ans par Toshihiko Fukui. L’arrivée de ce dernier est pour le moins mouvementée : elle a lieu le jour même du début de l’offensive américaine en Irak. – 9 mars 2006 : la BoJ proclame la victoire contre la déflation et abolit « l’assouplissement quantitatif ». Elle annonce qu’elle fermera progressivement le robinet d’argent gratuit qui inonde les banques japonaises depuis 2001, et qu’elle procédera ultérieurement à une première hausse des taux. Initialement réticent, le gouvernement finit par donner sa bénédiction. – 14 juillet 2006 : l’institut d’émission met fin à la politique de taux zéro en relevant le loyer de l’argent à 0,25 %. – 18 janvier 2007 : nouveau psychodrame. Alors que des fuites dans les médias annoncent depuis plusieurs jours un relèvement à 0,50 %, la BoJ fait subitement volte-face et maintient son taux inchangé. Le comité de politique monétaire est inhabituellement divisé : six membres votent pour le maintien du statu quo et trois pour une hausse des taux. La Banque centrale est très sévèrement critiquée par la presse et les analystes pour avoir donné l’impression de capituler face aux pressions du gouvernement, et avoir désorienté le marché en répandant des rumeurs contradictoires. Les Européens l’accusent en outre de favoriser, par un taux anormalement bas, la glissade continue du yen face à l’euro.
La politique monétaire de la deuxième économie mondiale a connu nombre de soubresauts depuis que la Banque du Japon (BoJ) est devenue indépendante du gouvernement en 1998 :
– 1er avril 1998 : la BoJ devient indépendante du gouvernement.
– 12 février 1999 : la BoJ adopte une politique de taux zéro pour combattre la déflation qui s’est installée au Japon depuis l’été...