Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

DÉFLATION Banque du Japon : bataille entre « faucons et colombes » sur les taux d’intérêt

Le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) se réunit à partir de demain pour décider de relever ou non ses taux d’intérêt, les plus bas du monde industrialisé (0,25 %), débats qui s’annoncent comme une bataille entre « faucons » et « colombes » à l’issue difficile à prévoir. C’est la première fois que les neuf « sages » de la BoJ se retrouvent depuis le fiasco de leur réunion de janvier, qui avait été précédée d’une cacophonie de fuites contradictoires dans les médias et d’énormes pressions du gouvernement pour que la Banque centrale maintienne son taux inchangé. La BoJ avait finalement voté, à la majorité inhabituellement étroite de six voix contre trois, en faveur du maintien du statu quo monétaire. Ce faisant, elle avait donné la désastreuse impression de se prosterner devant le pouvoir politique, même si la plupart des économistes avaient par la suite jugé sa décision sensée. La réunion des 20 et 21 février est donc tout d’abord, pour la BoJ, l’occasion de restaurer sa crédibilité auprès de l’opinion publique et des marchés. Elle a déjà commencé par mieux tenir sa langue : contrairement à la réunion de janvier, celle-là n’a été précédée d’aucune fuite majeure dans la presse. Le gouvernement s’est lui aussi montré discret, s’abstenant d’exiger ouvertement un maintien des taux comme il l’avait fait le mois dernier. Mais du coup, personne ne sait vraiment à quoi s’attendre. D’autant que les arguments en faveur d’une hausse des taux semblent tout aussi pertinents que ceux militant pour l’inaction. Les « faucons », partisans d’un resserrement monétaire, peuvent mettre en avant les solides chiffres de la croissance japonaise au quatrième trimestre 2006 (+4,8 % en rythme annuel), tirée par un rebond apparent de la consommation des ménages, ainsi que les investissements en capital toujours aussi soutenus, ou encore la dépréciation du yen qui exaspère certains partenaires du Japon. Accessoirement, ils peuvent soutenir qu’en relevant les taux d’intérêt, la BoJ prouverait à la face du monde qu’elle n’est pas à la botte du gouvernement. Mais les « colombes » ne manqueront pas de leur rétorquer qu’il est téméraire de relever les taux dans une économie où l’inflation reste dangereusement proche de zéro (+0,1 % en décembre) et où les salaires refusent obstinément de décoller, empêchant toute embellie durable des dépenses des ménages. Ils peuvent aussi rappeler à leurs adversaires le fâcheux précédent d’août 2000, quand la BoJ avait relevé les taux en grande partie pour affirmer son indépendance à l’égard du gouvernement, qui souhaitait qu’ils restent inchangés. Cette crise d’ego monétaire avait replongé le Japon dans une spirale déflationniste dont il a mis des années à guérir. « Les débats au sein du comité sont toujours intenses. Mais cette fois, ils seront encore plus intenses », a prévenu le gouverneur de la BoJ, Toshihiko Fukui, qui s’était lui-même rangé dans le camp des « colombes » en janvier et semblait jusqu’à ces derniers jours plutôt enclin à y rester. « L’heure de vérité est arrivée. L’autorité de Fukui va être confrontée à un test », prédit Masuhisa Kobayashi, stratège chez Barclays Capital. Selon une estimation de Barclays, le marché pariait vendredi à 58 % pour un relèvement du loyer de l’argent à 0,50 %. Le yen a suivi le mouvement et a repris de la vigueur ces derniers jours face au dollar et à l’euro. Les économistes, quant à eux, sont beaucoup plus partagés, la plupart se contentant prudemment d’évaluer les chances à 50/50.
Le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) se réunit à partir de demain pour décider de relever ou non ses taux d’intérêt, les plus bas du monde industrialisé (0,25 %), débats qui s’annoncent comme une bataille entre « faucons » et « colombes » à l’issue difficile à prévoir.
C’est la première fois que les neuf « sages » de la BoJ se...