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À Genève, la « Bosta » roule pour la Croix-Rouge libanaise

GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD Les Genevois ont pu récemment se laisser embarquer par la « Bosta » de Philippe Aractingi, lancée à bon train dans sa tournée internationale. Une route dévoilant, une nouvelle fois, le Liban sous toutes ses coutures ainsi que sa complexité, somme toute très universelle. Mais, avant tout, il s’agissait, pour un petit groupe de volontaires, d’organiser une soirée placée sous le signe de la solidarité avec la Croix-Rouge libanaise afin de financer du matériel d’urgence. Vieille ville de Genève : l’Alhambra, majestueuse salle de spectacle, ouvre ses portes presque centenaires aux 460 nouveaux passagers du film de Philippe Aractingi. Superbe écrin pourpre pour accueillir cette « Bosta » colorée, chantante et dansante. « Depuis le succès du film dans mon pays, pour beaucoup, Bosta est devenu, avant tout, un film qui incarne la génération du renouveau. Bosta, c’est notre envie de vivre » : le message du réalisateur, qui n’a pas pu faire le déplacement, est lu aux spectateurs juste après l’intervention du maire de Genève. Rappelant la diversité sur laquelle est bâtie sa ville, Patrice Mugny est également revenu sur le soutien apporté en août dernier au Liban par sa municipalité qui avait versé quelque 80 000 dollars d’aide d’urgence. Et c’était bien là l’objectif premier de cette soirée : lever un maximum de fonds pour soutenir la Croix-Rouge libanaise (CRL). « Tout en rendant hommage au courage des volontaires de la CRL, nous voulions les soutenir dans leur travail quotidien, expliquent Della Tamari-Jonson et Rouane Wakim, à l’origine du projet genevois. Il s’agissait non seulement d’apporter une aide humanitaire mais aussi de donner les moyens à la CRL d’acheter du matériel de secours et de reconstituer sa banque du sang. » Objectif atteint alors que, selon un premier décompte, quelque 30 000 dollars ont pour l’heure été récoltés. C’est en octobre dernier que tout avait commencé, à l’issue de la projection à Genève de Bosta, venue participer au Festival des cinémas arabes. Cette manifestation avait en effet présenté tous les Grands Prix de la biennale des cinémas arabes à Paris, depuis sa création en 1992 (voir notre édition du 4 octobre 2006). Le lauréat 2006 avait alors fait l’unanimité en jouant sur toute la gamme des émotions : allégresse, tristesse, nostalgie, espoir, amertume, légèreté. Enthousiasmées par le film, les trois jeunes femmes forment, avec Noha Gomaa et Chahida Ousseimi, un petit comité d’action qui se mobilise, avec quelques bénévoles, pour tout mettre en place. Universelle humanité Libanais et Genevois ont donc répondu présents. De même que la communauté internationale de Genève. Les représentants de la Croix-Rouge suisse et genevoise ainsi que les ambassadeurs des deux pays, Inaam Osseiran à Berne et François Barras à Beyrouth, ont également assisté à la projection… interrompue par un problème technique. À la libanaise, plaisanteront certains. Mais, peu importe. Dans les travées rouges, l’atmosphère est bon enfant. On en profite pour faire connaissance, discuter, plaisanter. Comme à l’écran, le dialogue s’impose progressivement. Naturellement. La rencontre est belle et les spectateurs emportés par la danse thérapeutique racontée par Philippe Aractingi. « Extraordinaire », « sensible », « magnifique », « lumineux », « envie d’aller visiter le Liban », entendra-t-on d’ailleurs à l’issue de la projection. Beaucoup soulignaient aussi le caractère universel de ce monologue du Liban qui se reconstruit, tellement la Bosta danse comme un reflet de notre humanité en mal d’avenir… et de présent. Voie royale donc pour une histoire qui, après sa première étape genevoise, sera encore narrée dans 86 villes, aux quatre coins de la planète, de l’Europe à l’Afrique, en passant par les États-Unis et l’Amérique du Sud. Prochaines étapes, Washington les 20 et 21 février, puis Paris, la Ville lumière qui fera entrer le bus dans ses salles dès le 21 courant. Quant à la Croix-Rouge libanaise, les défis qu’elle doit relever restent des plus imposants. À n’en pas douter, la solidarité des Genevois participera à les alléger quelque peu.
GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD

Les Genevois ont pu récemment se laisser embarquer par la « Bosta » de Philippe Aractingi, lancée à bon train dans sa tournée internationale. Une route dévoilant, une nouvelle fois, le Liban sous toutes ses coutures ainsi que sa complexité, somme toute très universelle. Mais, avant tout, il s’agissait, pour un petit groupe de...