Rechercher
Rechercher

Actualités

Guinée L'armée contrôle un pays sous état de siège : 8 tués depuis lundi

Les forces de l’ordre ont tué au moins huit personnes en Guinée après l’instauration lundi de l’état de siège par le président Lansana Conté, ce qui porte à 112 le nombre total des victimes de violences dans le pays depuis début janvier. Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre personnes ont été tuées par les forces de l’ordre dans la banlieue de Conakry, dont trois près de l’aéroport. En outre, les premières exactions que l’on craignait, de militaires entrant dans des domiciles privés pour voler, ont été rapportées par plusieurs témoins dans la banlieue de la capitale, faisant monter la tension. La France devait envoyer hier soir dans le golfe de Guinée un navire transporteur de chalands de débarquement pour renforcer son dispositif maritime « par mesure de précaution » après les violences dans le pays, a-t-on appris auprès de l’état-major de l’armée à Paris. Plusieurs dizaines de ressortissants américains, bloqués à Conakry ces derniers jours sont arrivés mardi soir au Sénégal à bord d’un avion américain dépêché sur place, a annoncé l’ambassade des États-Unis à Dakar. Hier, dans les rues désertées de Conakry, les militaires continuaient de patrouiller, et des blindés étaient postés aux endroits stratégiques. Le centre de la capitale, et notamment le camp militaire Samory où réside le président Conté, est resté calme, comme la province, où aucun incident grave n’avait été signalé hier. Le couvre-feu, initialement fixé à 20 heures sur 24, a été ramené mardi soir à 18 heures, a annoncé le chef d’état-major des armées, le général Kerfalla Camara, sur la radiotélévision nationale. La population peut désormais circuler de 12h00 (heure locale et GMT) à 18h00. Pour les missions diplomatiques et consulaires ainsi que les organisations humanitaires internationales et la Croix-Rouge guinéenne, la circulation est désormais permise « de 8h00 à 18h00 ». Le général a souligné que « tous les lieux publics » étaient fermés « jusqu’à nouvel ordre » et ajouté l’interdiction des « manifestations de tous genres (...) réunions publiques et privées de quelque nature que ce soit, exception faite des offices religieux dans les lieux de culte ». « En cas de résistance, de menace ou d’attaque, les patrouilles, en légitime défense, peuvent faire usage de leurs armes », mais « toute violence non justifiée sera sanctionnée conformément au règlement militaire », a-t-il ajouté. Ces mesures s’accompagnent de restrictions à la liberté de la presse, ce qui laisse une grande partie de la population sans information et en proie aux seules rumeurs. Lundi, les locaux d’une radio privée, FM Liberté, avaient été saccagés par des membres de la garde présidentielle qui avaient arrêté un journaliste et un technicien. Les deux hommes ont été remis en liberté hier, à la suite d’interventions notamment du président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé. Deux autres radios privées, Familia FM et Radio Soleil FM, ont fermé après avoir reçu des menaces anonymes. Seule Radio Nostalgie continue à émettre, mais ne diffuse que de la musique. La réception de Radio France Internationale (RFI), la seule radio internationale reçue à Conakry sur la bande FM, est interrompue depuis le 10 février.
Les forces de l’ordre ont tué au moins huit personnes en Guinée après l’instauration lundi de l’état de siège par le président Lansana Conté, ce qui porte à 112 le nombre total des victimes de violences dans le pays depuis début janvier.
Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre personnes ont été tuées par les forces de l’ordre dans la banlieue de Conakry, dont...