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Turkménistan - Le dentiste de 49 ans succède à Niazov Investi, Berdimoukhamedov promet la continuité

Le chef de l’État turkmène par intérim Gourbangouly Berdimoukhamedov a été proclamé vainqueur mercredi de l’élection présidentielle avec plus de 89 % des voix, succédant au despotique Saparmourat Niazov dont il a promis de suivre la voie tout en suggérant des réformes. Vainqueur de l’élection présidentielle du 11 février au Turkménistan, Kourbangouli Berdimoukhamedov a prêté serment hier en s’engageant à poursuivre l’action de son autoritaire prédécesseur Saparmourat Niazov et à respecter les contrats énergétiques en place. Déjà président par intérim d’un pays où un seul parti politique a droit de cité, Berdimoukhamedov était le grand favori du scrutin de dimanche, mais les autorités ont attendu les minutes qui ont précédé la cérémonie d’investiture pour annoncer sa victoire, acquise avec 89 % des suffrages. « Je consacrerai ma vie à la plus grande gloire d’Ogouz Khan (figure historique turque) et garderai le cap fixé par le Grand turkmenbachi », a-t-il dit lors d’une cérémonie haute en couleur devant un parterre de chefs d’État et des centaines de Turkmènes. Niazov, mort en décembre après avoir gouverné son pays d’une main de fer pendant 21 ans, s’était décerné le titre de turkmenbachi (père des Turkmènes) et son image imprégnait presque tous les aspects de la vie de ses compatriotes. Berdimoukhamedov a exprimé l’intention d’honorer tous les contrats existants dans le domaine énergétique, promesse de nature à satisfaire la Russie, dont les accords à long terme avec le Turkménistan lui permettent d’acheter le gaz du pays à des tarifs nettement préférentiels. Le Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov et le secrétaire d’État adjoint américain Richard Boucher se sont joints aux chefs d’État de l’Ukraine et de la Géorgie, qui achètent du gaz turkmène par l’intermédiaire de la Russie, et à ceux de l’Afghanistan, du Kazakhstan et du Tadjikistan voisins pour la cérémonie organisée à Achgabat, la capitale. Ismaïl Amat, vice-président du Parlement chinois, et le Premier ministre turc Tayyip Erdogan étaient également présents. La Chine, en plein essor économique, défend un projet de construction d’un nouveau pipeline à travers son territoire. De leur côté, l’Europe et les États-Unis souhaiteraient voir le gaz turkmène transiter sous la mer Caspienne vers l’Europe en contournant la Russie. Les pays occidentaux considèrent le changement de direction consécutif à la mort de Niazov comme une chance dans l’optique de réformes progressives dans cet État isolé d’Asie centrale. Des groupes de défense des droits de l’homme y voient en revanche un risque de consolidation d’une dictature. Le scrutin n’a pas fait l’objet d’une surveillance officielle, mais le chef d’une délégation de parlementaires de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré qu’il n’avait été ni libre ni équitable. Berdimoukhamedov, dentiste de 49 ans et ancien ministre de la Santé qui a survécu à dix années de remaniements opérés par Niazov, s’est aussi proposé de revenir sur certaines des mesures les plus impopulaires de son prédécesseur, soulevant ainsi un timide espoir de changement. Prenant la parole dans une salle où trônait un portrait géant de Niazov, il a réaffirmé sous les applaudissements ses promesses de campagne, en particulier l’allongement de la durée de la scolarisation, l’aide à l’entreprise privée et l’amélioration de l’offre de soins. L’éducation et la santé avaient subi des réductions budgétaires draconiennes sous la présidence de Niazov. Durant la cérémonie, Berdimoukhamedov a prêté serment, la main sur la Constitution du Turkménistan, flanqué de soldats brandissant drapeaux verts et épées. L’Assemblée du peuple, la plus haute instance représentative du pays qui rassemble des centaines de ministres, députés, responsables locaux, a salué le nouveau président par des applaudissements nourris. Il s’est aussi vu présenter deux volumes du Roukhnama – tout à la fois livre de morale, autobiographie et ouvrage d’histoire conçu par Niazov pour son peuple – et les a embrassés. Des sages issus des cinq régions turkmènes, vêtus de robes bleues et de coiffures de laine (« telpek »), ont placé un insigne de fonction autour du cou de Berdimoukhamedov au son d’une fanfare militaire.
Le chef de l’État turkmène par intérim Gourbangouly Berdimoukhamedov a été proclamé vainqueur mercredi de l’élection présidentielle avec plus de 89 % des voix, succédant au despotique Saparmourat Niazov dont il a promis de suivre la voie tout en suggérant des réformes.
Vainqueur de l’élection présidentielle du 11 février au Turkménistan, Kourbangouli...