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Abdallah II appelle à accélérer les négociations pour l’établissement d’un État palestinien À Amman, Poutine accuse les États-Unis d’agiter la menace russe pour servir ses intérêts

Le président russe Vladimir Poutine est repassé à l’offensive contre les États-Unis, hier, les accusant d’agiter « des soi-disant menaces créées par la Russie qui n’existent pas, afin de demander au Congrès américain des fonds pour leur action militaire en Afghanistan, en Irak, pour construire leur bouclier antimissile en Europe ». Le chef du Kremlin s’exprimait à Amman, troisième et dernière étape de sa tournée moyen-orientale. Lors de son séjour en Arabie saoudite et au Qatar, Poutine avait présenté la politique étrangère russe comme une alternative à « l’unilatéralisme » des États-Unis dans la recherche d’une solution aux problèmes du Proche-Orient. « Nous nous efforçons de créer un ordre mondial plus juste basé sur les principes d’égalité », avait-t-il notamment affirmé lors d’une conférence à Ryad. « Le temps a montré que nos prises de position trouvaient un écho dans les pays arabes et musulmans. » Samedi, lors d’une conférence annuelle sur la sécurité à Munich en Allemagne, le dirigeant russe avait en outre accusé les États-Unis de vouloir imposer une vision « unipolaire » du monde qui ne fait qu’attiser les conflits. Dans une interview à la chaîne de télévision al-Jazira, il a estimé que l’invasion américaine de l’Irak était l’exemple d’une décision unilatérale qui a aggravé la situation dans la région. Interrogé sur la polémique suscitée par ses propos contre les États-Unis, M. Poutine a affirmé : « Cela fait plus de dix ans que nous entendons ce que disent nos partenaires dans tous les domaines. Nous sommes très patients et très tolérants, et nous avons le sentiment de ne pas être compris. » « Par ailleurs, tout ce que j’ai dit à Munich, je l’avais dit ouvertement et franchement à nos partenaires américains, pour eux il n’y a rien d’inhabituel dans ce que j’ai dit. Je suis certain de tout ce que j’ai dit, tout cela est la vérité », a-t-il ajouté. Parallèlement, le président Poutine a fait état hier d’un consensus croissant pour la tenue d’une conférence internationale sur le Proche-Orient afin de débloquer le processus de paix. Le président russe a souligné que la réunion qu’il propose devrait « être bien préparée » et concerner aussi bien le contentieux israélo-palestinien que celui qui divise l’État hébreu et la Syrie. Cette approche globale d’un règlement au Proche-Orient s’oppose à celle, compartimentée, des États-Unis qui privilégient un règlement du conflit entre Israël et les Palestiniens par rapport aux autres questions régionales. Rencontre avec Mahmoud Abbas À l’issue de sa visite à Amman, le président russe a par ailleurs rencontré le président palestinien, Mahmoud Abbas, à qui il a dit espérer que l’accord conclu entre le Fateh et le Hamas permettrait au gouvernement palestinien de fonctionner efficacement. Pour sa part, M. Abbas a estimé que cet entretien « intervenait au moment opportun (...) pour calmer la situation et former un gouvernement d’union palestinienne ». Le roi Abdallah, pour sa part, a déclaré qu’il était tombé d’accord avec Poutine pour estimer que les négociations pour aboutir à « un État palestinien indépendant et viable » devaient s’accélérer. Le souverain jordanien a, par ailleurs, souligné l’importance du rôle de Moscou dans le processus de paix. La Russie fait partie du quartette des médiateurs internationaux aux côtés des États-Unis, de l’ONU et de l’Union européenne. De son côté, M. Poutine a salué « les traditionnelles bonnes relations » entre la Russie et la Jordanie. Enfin, M. Poutine a remercié la Jordanie pour « avoir transféré (à la Russie) une parcelle de terre sur les rives du Jourdain, à exploiter sans limite de temps ». Il s’agit de quelques hectares de terre à Wadi Kharrar, pour une exploitation symbolique dans un lieu cher aux orthodoxes russes. Cette première visite à Amman de M. Poutine, arrivé au pouvoir en 1999 en surfant sur la vague de la guerre en Tchétchénie, revêt un caractère particulier compte tenu de la diaspora tchétchène datant du XIXe siècle qui vit en Jordanie. Le président russe est accompagné par plusieurs présidents de républiques musulmanes du Caucase russe, mais pas par le président tchétchène.

Le président russe Vladimir Poutine est repassé à l’offensive contre les États-Unis, hier, les accusant d’agiter « des soi-disant menaces créées par la Russie qui n’existent pas, afin de demander au Congrès américain des fonds pour leur action militaire en Afghanistan, en Irak, pour construire leur bouclier antimissile en Europe ». Le chef du Kremlin s’exprimait à Amman,...