CIMAISES Le Prado présente une grande rétrospective du peintre vénitien Le Tintoret

Le musée du Prado présente la première grande rétrospective depuis 70 ans du Tintoret, peintre vénitien du XVIe siècle considéré comme le «dernier Titan de la renaissance italienne». Quelque 70 tableaux et dessins de ce maître de la peinture religieuse narrative, grand rival en son temps du Titien et de Véronèse, seront exposés jusqu’au 13 mai dans la grande galerie centrale du Prado. Le musée madrilène, dont d’importants travaux de rénovation devraient s’achever en 2007, espère avec cette présentation exceptionnelle renouveler le succès de l’exposition du Titien en 2003 (400000 visiteurs). Il s’agit de la «meilleure exposition possible du Tintoret» en dehors de la Cité des Doges, a estimé le directeur du Prado, Miguel Zugaza, en présentant la rétrospective à la presse. Jacobus Robusti (1518-1594), qui doit son surnom de Tintoretto (le petit teinturier) à la profession de son père, est en effet le peintre par excellence de Venise, véritable «musée vivant» de l’artiste, dont des centaines d’œuvres monumentales ornent musées et palais de la ville. Reflet de l’importance accordée à cette exposition, elle a été inaugurée conjointement à Madrid par le roi d’Espagne Juan Carlos et le président de la République italienne Giorgio Napolitano, avant l’ouverture au public. Seules cinq peintures exposées à Madrid viennent de la Sérenissime, notamment la Dernière Cène de l’église San Marcuola et plusieurs tableaux prêtés par l’Academia. Aucune, en revanche, de la célèbre Scuola San Rocco, une «confrérie» vénitienne qui abrite pas moins de 64 œuvres, intransportables, du Tintoret. Les autres œuvres exposées au Prado viennent du musée lui-même (une dizaine) et de grands musées américains, anglais, allemands ou français, notamment un «autoportrait» en provenance du Louvre.