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Société - Un nombre croissant de jeunes femmes abandonnent tout pour entrer dans les ordres Aux États-Unis, la religieuse moderne est ex-avocate et tient un blog

L’une était avocate, l’autre femme d’affaires roulant en Mercedes, la troisième était officier de marine pourchassant les trafiquants de drogue sur les côtes sud-américaines : elles sont aujourd’hui religieuses et vivent dans le Bronx à New York. Un nombre croissant de jeunes femmes de 20 à 30 ans à travers les États-Unis abandonnent leurs carrières prometteuses et leurs fiancés pour entrer dans les ordres. Sans être un raz-de-marée, le phénomène est suffisamment significatif depuis dix ans pour surprendre les communautés catholiques. « Ces dernières années les demandes sont venues de femmes de plus en plus jeunes, souvent âgées d’une vingtaine d’années », indique sœur Agnès Mary, mère supérieure de la communauté des Sisters of Life de New York. Cette congrégation, forte de sept membres à sa création en 1991, en dénombre désormais 52 qui vivent dans six couvents répartis autour de New York. La construction d’un septième couvent est prévue d’ici à deux ans. « Je pense que les jeunes femmes sont à la recherche de quelque chose que notre culture ne leur apporte pas, alors elles se tournent vers Dieu », explique à l’AFP sœur Mary Karen, 33 ans, supérieure du centre de formation religieuse des Sisters of Life, dans le Bronx, où 18 femmes apprennent la vie d’obéissance, de pauvreté et de chasteté des religieuses. Parmi ces femmes se trouvent une diplômée de la prestigieuse université de Yale, une ancienne officier de marine, une chanteuse d’opéra, une ex-étudiante en médecine et une conceptrice de sites Internet. Toutes sont diplômées, ont voyagé et ont vécu au contact du monde contemporain. Elles ont désormais abandonné leur téléphone portable, leur i-Pod, leur fiancé parfois, pour intégrer des dortoirs, voire des cellules monacales, et leur garde-robe se résume désormais à l’habit religieux. « J’ai été dans la marine pendant 10 ans parce que je voulais faire quelque chose de grand dans ma vie, mais j’ai réalisé que je n’avais pas la passion », explique Angela Karalekas, 28 ans, qui a intégré le couvent en septembre et recevra son nom de religieuse en juin. « J’ai reçu une éducation catholique, mais ma décision a été difficile pour mon père et mes frères », ajoute-t-elle. Une fois qu’elles prononcent leurs vœux définitifs après un processus qui dure huit ans, elles doivent renoncer aux biens matériels. Elles se lèvent à 05h00 du matin – 05h30 ou 06h00 le week-end – et passent la majeure partie de la matinée à prier ou dans un silence contemplatif. Celles qui ont prononcé leurs vœux travaillent bénévolement en aidant des sans-abri, des femmes enceintes ou des personnes dans le besoin. L’après-midi, les sœurs, en habit religieux, s’autorisent une récréation en allant faire du vélo, jouer au basket ou même faire du roller, ce qui ne manque pas d’étonner les passants. Selon le Centre de recherche apostolique (CARA), il y a actuellement 66 608 religieuses catholiques aux États-Unis contre près de 180 000 en 1965. Dans le monde, on en recense 776 260 contre près d’un million en 1970. Malgré ce recul, plusieurs congrégations, notamment celles fondées durant le pontificat de Jean-Paul II, assurent qu’elles enregistrent une croissance des vocations depuis dix ans. Internet y est pour quelque chose. La plupart des ordres ont aujourd’hui un site sur le Web et à travers les États-Unis une vingtaine de sœurs tiennent même leur propre blog. « L’église aujourd’hui a besoin de l’Internet, car c’est là que les jeunes vont », affirme le frère Bednarczyk, directeur de la Conférence nationale des vocations religieuses. Il existe même un site proposant aux femmes tentées par la vie religieuse la communauté la mieux adaptée à leur attente, s’est-il félicité, en avouant s’être inspiré des méthodes des agences matrimoniales.

L’une était avocate, l’autre femme d’affaires roulant en Mercedes, la troisième était officier de marine pourchassant les trafiquants de drogue sur les côtes sud-américaines : elles sont aujourd’hui religieuses et vivent dans le Bronx à New York.

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