L’attentat a été revendiqué par le Jihad islamique et par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa Un kamikaze palestinien tue trois personnes à Eilat

Un kamikaze palestinien a fait exploser sa bombe hier matin dans une boulangerie de la station balnéaire d’Eilat, tuant trois personnes, le premier attentat-suicide en Israël depuis neuf mois. Une opération revendiquée par le Jihad islamique et les Brigades des martyrs d’al-Aqsa. Pour la première fois, Eilat, une ville sur la mer Rouge, a été frappée, hier, par un attentat. Le kamikaze a fait exploser une bombe qu’il transportait dans un sac à dos, à l’intérieur d’un centre commercial. Il est mort dans l’attentat, qui a tué trois personnes et fait plusieurs blessés. Des débris humains ont été projetés à la ronde en raison de la puissance de l’explosion, selon des témoins. La police a tout de suite établi des barrages aux entrées d’Eilat. Le dernier attentat-suicide en Israël remonte au 17 avril 2006. Il avait fait onze morts et avait été revendiqué par le Jihad islamique. Dans des appels téléphoniques à l’AFP à Gaza, des porte-parole du Jihad islamique et des Brigades des martyrs d’al-Aqsa ont revendiqué l’attentat. Ils ont affirmé que le kamikaze s’appelait Mohammad Fayçal al-Siksek, était âgé de 21 ans et originaire de Gaza. Un porte-parole du Jihad islamique a ensuite affirmé que le kamikaze était arrivé à Eilat depuis le territoire jordanien et que l’attentat avait été « planifié durant sept mois ». Eilat fait face à la ville jordanienne de Aqaba. Cependant, le gouvernement jordanien a démenti ces affirmations, assurant que l’auteur de l’attentat n’était jamais entré dans le royaume. Après l’attaque, le poste-frontière israélo-égyptien de Taba a été fermé et les mesures de sécurité ont été renforcées dans le Sud-Sinaï, en Égypte. Les autorités égyptiennes ont affirmé que le kamikaze n’était pas venu d’Égypte. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, a cependant déclaré que le kamikaze s’était introduit à Eilat via l’Égypte. Un scénario confirmé par Nitzav Ouri Bar-Lev, commandant de la police israélienne pour le district sud : « Un terroriste suicidaire est sorti de Gaza par le Sinaï, a passé la frontière dans la zone d’Eilat et est parvenu en auto-stop dans la partie occidentale d’Eilat avant de se faire exploser dans une boulangerie. » Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a promis une « lutte sans répit contre les terroristes et leurs commanditaires ». Le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner, a, pour sa part, condamné l’attaque affirmant que « (...) même lorsque les Palestiniens s’entretuent, ils trouvent le temps de massacrer des civils israéliens innocents ». Il se référait aux affrontements meurtriers qui opposent depuis plusieurs jours les mouvements rivaux Fateh et Hamas. De son côté, Yasser Abed Rabbo, un responsable qui accompagne M. Abbas au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, a affirmé : « Nous rejetons ces actes et croyons qu’ils ne sont pas dans l’intérêt de la cause palestinienne. » Cependant, le porte-parole du Hamas, qui contrôle le gouvernement, a estimé que l’attentat constituait « une réponse naturelle aux crimes de l’occupant (israélien) contre notre peuple avec la poursuite du blocus, des incursions, des assassinats et des arrestations en Cisjordanie et à Gaza ». Le Hamas n’a toutefois pas revendiqué d’attentat en Israël depuis près de deux ans. De nombreux pays ont condamné l’attentat, dont les États-Unis, qui ont dénoncé « les groupes palestiniens, dont le Hamas, qui conduisent de telles actions barbares ». « Je condamne cette attaque fermement et sans hésitation. C’était une attaque contre des gens ordinaires qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes », a déclaré Alvaro de Soto, envoyé de l’ONU au Proche-Orient. L’attentat survient avant une réunion prévue le 2 février à Washington du quartette pour le Proche-Orient, pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien.