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Environnement - Le GIEC doit rendre son rapport vendredi, la bible climatique qui fera foi pour les cinq prochaines années Les experts mondiaux réunis à Paris pour définir l’ampleur du réchauffement

Les experts mondiaux du climat réunis à Paris vont peaufiner jusqu’à vendredi le message qu’ils comptent envoyer aux dirigeants de la planète, pour les alerter sur les dangers de plus en plus précis que fait peser le réchauffement climatique. Les 500 délégués du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui concentrent l’expertise optimale sur le sujet sous l’égide des Nations unies, doivent rendre vendredi leur 4e rapport scientifique, la bible climatique qui fera foi pour les cinq prochaines années. Ils devront cette semaine rédiger un « résumé à l’intention des décideurs », synthèse consensuelle en une dizaine de pages du millier de pages de leur volume scientifique. Selon le président du GIEC, Rajendra Pachauri, s’exprimant à l’ouverture des travaux hier, le nouveau rapport verra « des lacunes comblées, des incertitudes réduites, et une idée plus précise des valeurs et des variables du climat », avec un indice de probabilité et un degré de confiance affirmés par rapport à l’édition précédente. Ampleur des hausses de température, modification des régimes de précipitation, rythme de fonte des glaces, comportement des océans : ce rapport passe au crible les recherches de plus de 2 500 scientifiques depuis six ans. Les 450 auteurs de la synthèse, issus de 130 pays, ont « pris en compte plus de 30 000 contributions », a expliqué Susan Solomon, coprésidente du groupe de travail scientifique. « Depuis la création du GIEC (en 1988), une génération entière est née qui a déjà expérimenté des modifications et des extrêmes (climatiques) dans sa vie de tous les jours », a fait valoir le numéro deux de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Jeremiah Lengoasa. Dans son précédent rapport en 2001, le GIEC s’était accordé sur une hausse possible des températures moyennes de la planète de +1,4° à +5,8°C d’ici à 2100 par rapport à 1990, selon les scénarios socio-économiques envisagés. À titre de comparaison, la température actuelle moyenne de la planète n’est que d’environ 5°C degrés supérieure à celle de l’ère glaciaire qui s’est achevée il y a 10 000 ans. Des chiffres circulant ces derniers jours laissent envisager une hausse des températures possible entre 2 et 4,5°C, pour un doublement des concentrations de CO2 dans l’atmosphère en 2100 (550 parties par million) par rapport à l’ère préindustrielle. Le GIEC ne commente jamais les fuites sur ses projets de rapports, susceptibles d’être amendés jusqu’au dernier moment : hier, le projet de résumé faisait déjà l’objet de plus de 1 000 commentaires, selon un délégué. Le réchauffement ne fait plus de doute et la rapidité du processus constitue « un risque majeur » pour la planète, résume Hervé Le Treut, climatologue français qui participe aux travaux. « À scénario donné, on note une assez forte stabilité de la réponse scientifique. Chaque période qui passe renforce les conclusions de la précédente », ajoute-t-il. Le thermomètre mondial a gagné 0,8° depuis le début du XIXe siècle avec une nette accélération au cours des 30 dernières années, que les scientifiques imputent avec de plus en plus de certitude aux gaz à effet de serre principalement émis par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). Le principal d’entre eux, le dioxyde de carbone (CO2), est en outre susceptible de stagner dans l’atmosphère plus de 200 ans après son émission. Cette inertie exige une riposte rapide de la communauté internationale, qui doit définir les suites du protocole de Kyoto, dont la première phase expire en 2012. Pour exprimer son sentiment d’urgence, l’organisation non gouvernementale Greenpeace a accroché hier trois banderoles sur la tour Eiffel, clamant « It’s Not Too Late » (il n’est pas trop tard). Dans la foulée du GIEC, le président français Jacques Chirac a convoqué une conférence internationale à Paris jusqu’au 3 février pour promouvoir l’idée d’une gouvernance mondiale de l’environnement.
Les experts mondiaux du climat réunis à Paris vont peaufiner jusqu’à vendredi le message qu’ils comptent envoyer aux dirigeants de la planète, pour les alerter sur les dangers de plus en plus précis que fait peser le réchauffement climatique.
Les 500 délégués du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui concentrent l’expertise optimale sur le...