Tennis - Le Suisse, avec 10 titres du grand chelem, n’est plus qu’à quatre longueurs de Sampras Open d’Australie : Federer, toujours seul au monde

Roger Federer a remporté hier à Melbourne le 10e titre de sa carrière en grand chelem et a confirmé que depuis 2004 il y a lui et les autres sur un court de tennis. Le Suisse a survolé la quinzaine australienne, terminant sans avoir concédé le moindre set, exploit jamais réalisé depuis Bjorn Borg à Roland-Garros en 1980. Après avoir donné une fessée à l’Américain Andy Roddick en demi-finale, Federer a dominé le Chilien Fernando Gonzalez (7-6, 6-4, 6-4), la révélation du tournoi, lors du dernier match. La tête de série numéro 10 disputait sa première finale majeure et il aurait bien rêvé achever en beauté un parcours inattendu. Mais l’Helvète a une nouvelle fois été trop fort, trop constant et trop efficace dans les moments importants de ce dimanche à sens unique. Au total, depuis 2004, Federer n’a perdu qu’un seul match à Melbourne, la demi-finale historique qu’il livra face au Russe Marat Safin voilà deux ans. L’an passé, le Suisse, fatigué nerveusement, était inconsolable, pleurant sur l’épaule de Rod Laver, lors de la cérémonie de remise du trophée. Cette fois, le Suisse n’était que sourire en brandissant la coupe Norman Brokes pour la troisième fois de sa carrière. « Je vais essayer de me maîtriser cette fois, a lancé Federer à un public conquis. Nous nous souvenons tous de ce qui s’est passé. » « Ce furent deux semaines très longues. Tout a marché à la perfection et c’est merveilleux, a-t-il ajouté. J’ai réussi un superbe parcours. Je suis très fier de pouvoir brandir ce trophée à nouveau. » Grand champion Même s’il n’était pas question pour lui de verser une larme, Federer a franchement savouré sa victoire. Un revers gagnant sur la première balle de match, un « oui » de soulagement hurlé dans la Rod Laver Arena et l’Helvète s’est allongé sur le court, ses mains lui couvrant le visage. Il lui a fallu quelques minutes pour retrouver son calme, se relever et venir saluer ses admirateurs. « Roger est un grand champion. Il a livré un très bon match aujourd’hui. Il a très bien joué cette semaine. Il joue très bien depuis toujours », a reconnu un Gonzalez admiratif. Federer rejoint dans l’histoire l’Américain Bill Tilden, vainqueur de 10 titres du grand chelem. Il n’est plus désormais qu’à quatre longueurs du record de Pete Sampras. Le seul qui manque à son palmarès – le seul qui manquait aussi au palmarès de Sampras – est Roland-Garros. L’an passé, le Suisse n’avait pas réussi à vaincre son grand rival sur surface lente, Rafael Nadal. Il ne fait guère de doute que le combat des géants risque de connaître quelques chapitres supplémentaires cette saison. De son côté, Gonzalez a vécu une magnifique aventure en Australie, éliminant au passage le chouchou du public Lleyton Hewitt, puis James Blake, Rafael Nadal et l’Allemand Tommy Haas. Mais le Chilien n’a pas réussi l’impossible, battre Federer pour la première fois de sa carrière. Le numéro un mondial, légèrement en délicatesse avec son service, manquait quatre balles de set à 6-5 dans le premier set, mais se reprenait très vite dans le jeu décisif (7-2) enlevé d’un coup droit croisé. Le tenant du titre serrait alors le jeu et profitait de la première occasion qui lui était offerte pour faire le break à 5-4 dans le deuxième set. Il bouclait cette manche sur un jeu blanc. Le troisième set, qui fut aussi le dernier, était une répétition logique du précédent. Federer était tout simplement plus fort, plus constant et plus précis que son rival du jour, et s’échappait pour mener de nouveau 5-4. La conclusion était inévitable malgré les qualités de combattant de Gonzalez. Les dix derniers vainqueurs 2007 : Roger Federer (Sui) 2006 : Roger Federer (Sui) 2005 : Marat Safin (Rus) 2004 : Roger Federer (Sui) 2003 : Andre Agassi (É-U) 2002 : Thomas Johansson (Suè) 2001 : Andre Agassi (É-U) 2000 : Andre Agassi (É-U) 1999 : Evgueni Kafelnikov (Rus) 1998 : Petr Korda (R.tch).