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Animaux - l’empereur et l’adélie sont connus pour leur maladresse sur la terre ferme Le manchot, un oiseau qui se prend pour un poisson

Le manchot, tels l’« empereur » et l’« adélie » vivant près de la base française de Dumont d’Urville en Antarctique, est un oiseau qui ne vole pas, se dandine maladroitement sur terre, mais évolue dans l’eau avec la même aisance qu’un poisson. « Il n’est pas normal pour les oiseaux de mer tels que les manchots d’être à terre », remarque Yves Cherel, directeur de recherche en écologie au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Chizé, dans le centre de la France. En fait, « ils ne sont à terre que pour se reproduire et muer ». Dumont d’Urville, souligne-t-il, est véritablement une « oasis pour les oiseaux de mer en général (pétrels, fulmars...), et le manchot adélie en particulier : la côte offre des rochers à nu qu’ils utilisent pour faire leur nid ». Le manchot empereur, lui, préfère la glace. Parfaitement adaptés aux milieux terrestre et aquatique où ils vivent, les manchots – 17 espèces – pourraient avoir évolué d’oiseaux ressemblant à des goélands ou d’un genre de pétrel de l’ère éocène (40 à 50 millions d’années). De la famille des sphéniscidés, ils seraient passés par une phase où ils pouvaient nager et voler, comme les pingouins (famille des alcidés). Sur la glace ou les rochers, ils déambulent avec gaucherie ou glissent sur le ventre. Dans l’eau, leurs pattes partiellement palmées permettent à certains adélies d’atteindre des vitesses de 25 km/h. Pour pêcher, ils descendent régulièrement à quelque 100 - 150 m de profondeur pour l’empereur, et 30 à 40 m pour l’adélie. Mais les records enregistrés pour l’empereur ont été de 560 m de profondeur et 21 minutes d’immersion, note Yves Cherel. Ils voient très bien sous l’eau alors qu’ils sont naturellement myopes. Dotés de puissantes mandibules, ils mangent céphalopodes, poissons ou krill, qu’ils sont capables de régurgiter quelques jours après, parfaitement conservés grâce à leurs sécrétions gastriques. L’ouïe des manchots est, quant à elle, nécessairement très développée : après être partie pêcher pendant des semaines, la femelle doit en effet retrouver son partenaire et son poussin au milieu d’une foule compacte. Alors, ils « “coincouinent” et roucoulent » pour s’identifier, selon l’expression d’un des premiers hivernants français en terre Adélie, en 1952, Mario Marret. « Chaque indvidu a un chant, une signature vocale différents et reconnaissables », ainsi qu’une « oreille sélective » lui permettant de reconnaître le chant de son partenaire, explique Yves Cherel. Le manchot adélie, le plus nombreux en terre Adélie avec une population estimée à 44 000 couples, mesure 75 cm, avec un poids de 5 kg en moyenne. Il pond deux œufs et construit un nid de galets posés en cercle sur le sol. Le manchot empereur – 1,20 m en moyenne pour un poids de 30 à 40 kilos – ne pond qu’un œuf, que le mâle fait incuber sous un repli de chair. Sa population à Dumont d’Urville est estimée à 2 700 couples et reste stable. Mais il revient de loin : « Lors d’une période de réchauffement de 4 à 5 ans à la fin des années 70 et au début des années 80, sa population a diminué de moitié, passant de 6 000 à 3 000 couples », raconte le scientifique. Le réchauffement avait empêché la formation de la glace de mer, indispensable au développement du krill dont se nourrissent en partie les manchots.
Le manchot, tels l’« empereur » et l’« adélie » vivant près de la base française de Dumont d’Urville en Antarctique, est un oiseau qui ne vole pas, se dandine maladroitement sur terre, mais évolue dans l’eau avec la même aisance qu’un poisson.
« Il n’est pas normal pour les oiseaux de mer tels que les manchots d’être à terre », remarque Yves Cherel,...