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La compétition est serrée entre Helen Mirren, Meryl Streep, Judi Dench, Kate Winslet et Penelope Cruz L’Oscar de la meilleure actrice a de bonnes chances d’échoir à une femme mûre

Avec une favorite sexagénaire et deux concurrentes quinquagénaire et septuagénaire, l’Oscar de la meilleure actrice a de réelles chances d’échoir à une femme mûre, ce qui serait sans précédent à Hollywood depuis 1990, selon des experts. «D’habitude, ils préfèrent les jeunes nanas », s’amuse Tom O’Neil, éditorialiste de The Envelope, l’encart du Los Angeles Times spécialisé dans les récompenses du 7e art, en référence aux électeurs de l’Académie des arts et des sciences du cinéma qui ont annoncé mardi leurs finalistes. Couronnée par un Golden Globe à la mi-janvier, la Britannique Helen Mirren, interprète de The Queen, a 61 ans et arbore avec classe ses rides et sa chevelure blanche. Meryl Streep, qui a décroché sa 14e nomination aux Oscars, un record, pour Le diable s’habille en Prada, est de quatre ans sa cadette. La Britannique Judi Dench, sixième sélection en neuf éditions (Chronique d’un scandale), a quant à elle fêté ses 72 ans en décembre. Les deux autres concurrentes à l’Oscar, remis comme les autres statuettes le 25 février à Hollywood dans le nord-ouest de Los Angeles, sont Kate Winslet (31 ans) et Penelope Cruz (32). « Les panthères grises font la loi » à Hollywood, a récemment titré l’hebdomadaire Entertainment Weekly (EW), allusion au mouvement féministe de défense du troisième âge du même nom. « Dans un retournement de situation formidable, les favorites pour l’Oscar de la meilleure actrice sont trois femmes brillantes, rigolotes et qui n’ont pas 32 ans », a constaté cette publication spécialisée. N’était-ce le statut de favorite d’Helen Mirren, les statistiques ne lui donneraient aucune chance : depuis Jessica Tandy, Oscar de la meilleure actrice en 1990 pour Miss Daisy et son chauffeur à l’âge de 80 ans, aucune comédienne de plus de 50 ans n’a obtenu ce prestigieux trophée. En 2006, Reese Witherspoon avait enlevé la statuette à quelques semaines de ses 30 ans. L’année précédente, c’était Hilary Swank (30 ans) et, en 2004, Charlize Theron, ancien mannequin de 29 ans. En remontant le temps, on trouve au palmarès de ce trophée des jeunes et jolies femmes comme Nicole Kidman, Halle Berry, Julia Roberts, Gwyneth Paltrow et Helen Hunt. « On sait que lors des Oscars, les femmes de plus de 50 ans gagnent rarement. Seule une femme de plus de 50 ans a gagné un Oscar ces 15 dernières années, et c’était Judi Dench pour Shakespeare in Love », meilleure actrice dans un second rôle en 1999, rappelle M. O’Neil. « C’est honteux, mais l’académie est composée d’un grand nombre de vieux types hétérosexuels qui convoitent sans vergogne les jeunes femmes. Il y a une tendance très claire », selon l’expert, qui constate, désabusé, que la règle de la limite d’âge ne s’applique évidemment pas aux acteurs masculins. « Facteur jeunes nanas » Ces dernières années, des sexagénaires ou septuagénaires comme Morgan Freeman, Michael Caine, Jack Nicholson et James Coburn sont ainsi repartis chez eux avec une statuette. Les Oscars ne sont « pas un problème pour les gars ridés, mais à chaque fois que nous pensons qu’une femme plus âgée va l’emporter, comme par exemple Lauren Bacall dans Leçons de séduction en 1997, une jeune du style (la Française) Juliette Binoche débarque », remarque encore M. O’Neil. Juliette Binoche avait reçu l’Oscar du second rôle féminin pour Le patient anglais à 32 ans. Lauren Bacall, veuve de Humphrey Bogart et légende vivante de Hollywood, en avait 40 de plus. « Mais cette année, ils pourraient faire un truc à la Jessica Tandy, en choisissant une star plus âgée », souligne M. O’Neil, en espérant qu’Helen Mirren triomphera du « facteur jeune nana ».

Avec une favorite sexagénaire et deux concurrentes quinquagénaire et septuagénaire, l’Oscar de la meilleure actrice a de réelles chances d’échoir à une femme mûre, ce qui serait sans précédent à Hollywood depuis 1990, selon des experts.

«D’habitude, ils préfèrent les jeunes nanas », s’amuse Tom O’Neil, éditorialiste de The Envelope, l’encart du Los...