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Actualités - CHRONOLOGIE

PORTRAIT D’ARTISTE - Un travail aux confins du figuratif et de l’abstrait Zena Assi, une peinture physique et sensuelle

Ses œuvres ne sont pas faites pour être contemplées ni simplement regardées, mais pour être tâtées, palpées, caressées. Avec la série de toiles exposées en permanence à la galerie Alwan, au Cercle Hitti et sa seconde participation au Salon d’automne, Zena Assi prouve à sa manière que la peinture est également une expression «physique». Il s’agit essentiellement de portraits, mais également de natures mortes, de motifs abstraits, parfois un mélange des deux. Pour Zena Assi, adoubée par la peinture après avoir fait des études de publicité et donné des cours de communication visuelle à l’ALBA, son travail résume jusqu’à présent un parcours personnel et artistique. Dans son atelier qu’elle qualifie «d’un peu brouillon», Zena Assi passe d’une toile à l’autre, «question d’humeur et d’impatience». Elle malaxe les couleurs, entasse les couches sur la toile, diversifie les techniques. «Je n’ai aucune préférence, avoue-t-elle, au niveau des médias. C’est l’expression elle-même qui justifie l’emploi d’une technique ou d’une autre.» Fond et forme... Figuratif et abstrait fusionnent sur des espaces rugueux, «une texture brute» qui joue l’effet d’une troisième dimension puisqu’elle met en évidence les personnages représentés. Sur un fond épuré, loin de toute surcharge mais traversé souvent par des lignes filiformes, des stries, des hachures, s’installe parfois un personnage. Son regard est toujours de biais. Il observe, mais il vagabonde aussi et voyage. Un halo blanc cerne ce regard et suscite les interrogations. Ces personnages ne sont pas gais. Leurs postures, leurs mains et leurs expressions évoquent même la mélancolie et la tristesse. À certains moments, ils semblent sortir de la toile. «J’ai essayé dans mes élucubrations d’étudier le rapport entre le fond et la forme. Parfois je commence par un travail purement abstrait. Et il me semble bon d’y ajouter alors un portrait. Par ailleurs, j’introduis toujours toutes sortes de lignes qui sont très significatives à mes yeux», dit Zena Assi. Le tout devient, par l’effet pâteux des couches accumulées, un tableau très vivant qui interpelle le regard et surtout le toucher. «Pour moi, une toile a besoin d’être touchée, caressée pour vibrer et vivre. Je ne crois pas aux œuvres immobiles accrochées au mur», poursuit l’artiste. Ses œuvres projettent l’influence des études qu’elle a poursuivies. En effet, l’inversion d’angles et de perspectives qu’elle introduit constamment sur l’espace, la lumière employée ainsi que le message ciblé sont respectivement des notions de cinéma, photo et publicité apprises au cours de ses études académiques. «Et pourquoi pas de musique, à cause du rythme employé.» «Mais, s’empresse d’ajouter Zena Assi, ma technique est très éloignée de toutes règles académiques, même si j’en suis imprégnée.» Cette artiste révèle dans ses œuvres une recherche qui va bien au-delà du «représenté». Dans sa matière même. Colette KHALAF
Ses œuvres ne sont pas faites pour être contemplées ni simplement regardées, mais pour être tâtées, palpées, caressées. Avec la série de toiles exposées en permanence à la galerie Alwan, au Cercle Hitti et sa seconde participation au Salon d’automne, Zena Assi prouve à sa manière que la peinture est également une expression «physique».

Il s’agit essentiellement...