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TRADITION - Une fête menacée d’extinction Quand les cavaliers espagnols et leurs chevaux bravent les flammes

Une fois par an à San-Bartolomé-de-Pinares en Espagne, hommes et chevaux ne font qu’un seul corps pour braver les flammes d’une trentaine de bûchers au cours d’une fête mi-religieuse ancestrale régulièrement menacée d’extinction. Ce parcours hippique hors du commun, où la trentaine d’obstacles sont autant de colonnes de flammes atteignant jusqu’à six mètres de hauteur, s’attire régulièrement les foudres des associations de défense des animaux. «Las Luminarias» (Les luminaires) est une tradition qui a toujours existé, au dire des habitants de ce petit village de la province d’Avila, à environ cent kilomètres à l’ouest de Madrid. Il y a deux ans, elle a pourtant failli disparaître, après une plainte de l’Association nationale de protection et de bien-être des animaux (ANPBA). L’association pointait du doigt les risques courus par les chevaux en traversant les flammes sans aucune protection. Mais les habitants de San-Bartolomé-de-Pinares défendent bec et ongles leur tradition, censée purifier leur village et organisée le jour de la Saint-Antoine, patron des animaux en Espagne. «Il n’y a pas plus écologiste et défenseur des animaux que ce village. Ici les gens ne pensent pas que les animaux sont maltraités», explique Juan. «Il n’y a jamais eu un seul accident et ça fait plus de 50 ans que j’y assiste», renchérit son ami Rafa. La tradition a survécu grâce à un accord tacite selon lequel les cavaliers s’engagent à passer juste à côté et non au-dessus des bûchers incandescents, et à faire asperger d’eau leurs chevaux avant le départ. Mais les nouvelles consignes sont loin d’être appliquées à la lettre. Seul un cheval sur cinq est mouillé avant son passage et les cavaliers les plus aguerris n’hésitent pas à diriger leur monture droit dans le brasier. Mercredi encore, comme chaque année, cent cavaliers et leurs montures ont pris part à ce rite initiatique. Parmi eux, de jeunes enfants ont bravé la trentaine de bûchers, dévalant au galop le kilomètre de la rue principale du village. Les habitants et visiteurs sont venus en nombre partager la chaleur de l’événement et encourager les cavaliers. Comme pour une course contre la montre, les cavaliers ont pris le départ chacun son tour. Ils se sont relayés pendant environ une heure et ont bouclé le parcours une vingtaine de fois chacun. Malgré la fraîcheur de la nuit de mi-janvier, il fait très chaud plusieurs mètres autour des flammes. La fête terminée, les cavaliers se dirigent vers un grand barbecue. Javier Lopez, habitant du village, assure que cette tradition ne s’éteindra jamais: «Elle fait partie de nos vies. Il y a eu des plaintes, quelques modifications, mais on va continuer à profiter de Las Luminarias», assure-t-il. Il tient son fils Justino par l’épaule, très fier des prouesses du garçon aux rênes de sa jument, Gitana.
Une fois par an à San-Bartolomé-de-Pinares en Espagne, hommes et chevaux ne font qu’un seul corps pour braver les flammes d’une trentaine de bûchers au cours d’une fête mi-religieuse ancestrale régulièrement menacée d’extinction.
Ce parcours hippique hors du commun, où la trentaine d’obstacles sont autant de colonnes de flammes atteignant jusqu’à six mètres de...