Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE - Un film qui a donné naissance à un recueil de nouvelles «Odette Toulemonde et autres histoires», ou les bienfaisants contes de Schmitt

C’est un recueil de huit petits récits sans prétention. Des histoires de messieurs et mesdames Tout-le-monde racontées avec simplicité et empathie par un écrivain qui porte sur le monde un regard empreint d’une intelligence bienveillante. Huit petites nouvelles, de prime abord banales, mais qui vous laissent, une fois les pages refermées, une impression de sérénité, comme un baume au cœur. Dans Odette Toulemonde et autres histoires (éd. Albin Michel), Eric-Emmanuel Schmitt s’est amusé à ciseler de petits récits qui partent tous d’un accident de vie pour raconter un destin. Un destin de femme, une même quête de bonheur qui prend des formes différentes selon que l’on soit milliardaire arrogante ou petite vendeuse heureuse, trentenaire désabusée ou épouse inquiète, princesse aux pieds nus ou mère déboussolée... Du scénario au livre Des nouvelles – un genre qu’il n’avait jamais abordé jusque-là – que l’auteur et dramaturge français a écrites, l’été dernier, durant le tournage de son premier film, Odette Toulemonde. Une histoire de rencontre salvatrice entre Balthazar Balsan, un écrivain dépressif qui a pourtant tout pour être heureux, et Odette Toulemonde, l’une de ses plus fidèles lectrices, à qui la vie n’a rien offert... Prenant le contre-pied de ce qui se fait normalement, il a adapté le scénario en nouvelle. À laquelle sont venues s’ajouter quelques autres petites histoires qu’il avait en tête depuis longtemps. Qu’ils parlent d’amour, de solitude, de quête de bonheur, de confiance, de beauté intérieure ou de mort, ces «contes de Schimtt» sont empreints d’une grâce lumineuse. Les aficionados de ce philosophe au regard tendre, de cet humaniste positiviste, seront, comme toujours, charmés par son propos. Les cyniques ironiseront sur la candide métaphysique qui s’en dégage. À ceux-là, Eric-Emmanuel Schmitt lance un clin d’œil ironique en dépeignant, dans la nouvelle principale, un auteur à succès qui se fait démolir par un critique littéraire malveillant. Vipérin et prétention, ce dernier traite l’écrivain de «romancier pour concierges, caissières et autres coiffeuses». Un philosophe au regard tendre Alors écrivain populaire Eric-Emmanuel Schmitt? Pas vraiment, si l’on revient sur l’ensemble de l’œuvre de ce normalien, agrégé de philosophie, qui plus est l’un des auteurs dramatiques contemporains les plus joués dans le monde francophone. On peut citer parmi ses pièces à succès: La nuit de Valogne, Le Visiteur, Variations énigmatiques (avec Alain Delon et Francis Huster), Le Libertin, Hôtel des deux mondes, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Sarah (alias Bernhardt, avec Fanny Ardant et Robert Hirsh) ainsi qu’Oscar et la dame en rose, qui a d’ailleurs été jouée, il y a deux ans, à Beyrouth, au théâtre Monnot, dans une mise en scène de Jean-Marie Meshaka. Sans compter ses essais (notamment sur Diderot) ainsi que ses romans souvent articulés autour d’un personnage historique: Freud, Jésus, Hitler, Don Juan, Mozart, etc. Mais écrivain populaire quand même. Car pour Schmitt, qui affirme «tenter à travers l’écriture de percer les mystères de la vie» (ceux de l’amour par exemple dans Les Variations énigmatiques, du mal dans La part de l’autre ou de la foi à travers L’Évangile selon Pilate), rien n’est plus important que de faire partager au plus grand nombre ses réflexions et découvertes. Et pour cela, il s’adresse indifféremment aussi bien aux intellectuels qu’aux lecteurs et lectrices lambda. Au risque de passer pour une brebis galeuse naïvement optimiste dans le cercle très huppé des écrivains nombrilistes et pessimistes, Eric-Emmanuel Schmitt sait apprivoiser, avec des mots simples et des phrases d’une claire intelligence, les peurs, les angoisses et les questionnements existentiels de ses lecteurs. Si, comme disait Yourcenar, «la littérature a quelque chose à voir avec la sagesse», alors Eric-Emmanuel Schmitt serait un sage des temps modernes. Serein, clairvoyant et spirituel... Zéna ZALZAL
C’est un recueil de huit petits récits sans prétention. Des histoires de messieurs et mesdames Tout-le-monde racontées avec simplicité et empathie par un écrivain qui porte sur le monde un regard empreint d’une intelligence bienveillante. Huit petites nouvelles, de prime abord banales, mais qui vous laissent, une fois les pages refermées, une impression de sérénité, comme...