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Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT - Numéro de janvier de la hotline de « al-Bi’a wal Tanmia » L’enfer des générateurs : une cacophonie fumante

Dans son numéro de janvier, la hotline environnementale de la revue al-Bi’a wal Tanmia continue de suivre les affaires découlant des plaintes qui lui parviennent et s’attaque à un problème de la vie quotidienne particulièrement aigu pour tous les citadins : la nuisance provenant des générateurs d’électricité. Bruits excessifs et pollution se dégagent de ces machines infernales et pourtant indispensables, vu les coupures fréquentes de courant. Si, comme le constate l’équipe de la hotline (qu’on peut joindre, rappelons-le, au 01/210510), l’activité de ces générateurs est « supposément » régulée par des lois strictes (ils doivent être isolés, placés loin des habitations, dotés d’un filtre pour les émanations...), en réalité, c’est le chaos total. Les plaintes concernant les générateurs parviennent de partout, mais elles ont diminué à Beyrouth (où les heures d’approvisionnement ont augmenté), et ont atteint des records au Mont-Liban. L’attitude des autorités reste cependant surprenante à ce niveau : la hotline a fait parvenir au mohafazat de Beyrouth une plainte concernant un générateur placé près d’un immeuble. Des contrôleurs ont fait le déplacement et ont tiré la conclusion que, durant la journée, le niveau du bruit restait dans les normes définies par le ministère de l’Environnement, et qu’il lui était légèrement supérieur la nuit, ce qu’ils ont considéré comme sans conséquence, puisque l’immeuble de bureaux était vide durant ces heures-là. Or l’équipe de la hotline, munie de l’équipement nécessaire, a trouvé que le niveau du bruit dégagé par ce générateur atteignait les... 92 décibels, alors que la limite avait été fixée à 65 décibels ! Les règles d’utilisation des générateurs ont donc été définies par le ministère de l’Environnement dans une décision datant de 2001, mais l’application de ce texte reste bien trop élastique, sinon inexistante. Une experte auprès du ministère de l’Environnement, Oulfat Hamdane, a indiqué à la hotline que l’équipe de techniciens du ministère ne comporte que 30 personnes en tout, ce qui est nettement insuffisant vu que le nombre nécessaire doit tourner autour de 123 personnes. Pour sa part, l’expert de la hotline met en garde contre l’impact désastreux de la proximité des générateurs sur la santé publique, soulignant que la fumée provoque des troubles respiratoires, alors que le tapage cause des troubles nerveux, des insomnies, des cas de fatigue chronique... Taillage de pierres et carrières Il n’y a pas que la proximité des générateurs qui soit une nuisance. Un quartier résidentiel de Chatila (Beyrouth) vit l’enfer depuis l’installation d’une usine de taillage de pierres, l’usine Diya, qui dégage de la poussière et produit un tapage constant. Des propriétaires de garage de voitures installés devant l’usine ont même signalé la présence de concasseuses à même le site, affirmant que les forces de l’ordre ont été appelées sur les lieux, mais n’ont pris aucune mesure contre la direction de l’établissement. Les enquêteurs de la hotline n’ont pas pu s’assurer de ces informations, puisqu’ils ont été priés de quitter les lieux par un responsable sur place. Ils avaient auparavant observé un point de vente de bonbonnes à gaz, ce qui, en temps normal, devrait requérir un permis séparé. Une plainte a été déposée auprès de la municipalité de Beyrouth, dont une des responsables, Jahida Itani, a assuré qu’elle allait envoyer une lettre à la police afin d’obtenir la fermeture de l’usine et qu’elle allait contacter le ministère de l’Industrie pour que la situation de l’établissement soit régularisée. Mais, constate amèrement le rapport de la hotline, il ne semble pas qu’il y ait une solution à l’horizon, puisque aucune des nombreuses usines des environs n’a une situation parfaitement légale. Parallèlement, les carrières sauvages continuent de sévir dans les différentes régions libanaises. Certaines ont cependant été fermées. L’une d’elles l’a été à Chbaniyé (caza de Aley), grâce aux efforts du président de la municipalité, Ghanem Raad, et l’association Nature sans frontières (NSF). M. Raad a demandé aux experts de la hotline de lui présenter un plan de réhabilitation du site. La première idée avancée consistait à faire parvenir à l’endroit donné des remblais provenant des chantiers de la région, afin de combler les crevasses et reboiser par la suite. Mais il s’est avéré que l’acheminement de ces remblais ne serait pas aisé et que l’ouverture d’une route à cette fin présenterait plus de désavantages pour l’environnement que de points positifs. D’autres solutions moins coûteuses, économiquement et écologiquement, sont actuellement envisagées. L’intérêt de cette affaire c’est qu’elle ouvre le débat autour de la nécessaire réhabilitation des sites de carrières défigurés (puisque les exploitations sont généralement sauvages), mais aussi de la difficulté d’inverser le cours des choses quand les dégâts ont été commis... La jungle des panneaux Il n’y a plus beaucoup d’espaces sauvages au Liban, mais il n’en existe pas moins une jungle : celle des panneaux publicitaires dans les rues, qui grignotent tout l’espace public, les ponts, les immeubles, les murs... Rien ne semble devoir organiser ce chaos. La hotline a plus d’une fois soulevé ce problème, mettant en évidence, notamment, le danger pour les automobilistes, dont l’attention risque d’être distraite par les informations multiples parvenant de ces affiches, et les risques d’accidents qui s’ensuivent. Et comme si cela ne suffisait pas, les restes des vieilles affiches remplacées par de nouvelles sont laissés à même la rue. Le mohafez de la Békaa et du Mont-Liban, Antoine Sleimane, a pris la décision d’interdire les panneaux sur les ponts, au-dessus des routes, sur les murs ou dans les places publiques, pour les autoriser seulement sur les panneaux installés à cet effet selon les règles et à condition qu’ils ne gâchent en rien les paysages. Mais en attendant l’application de cette décision, la hotline évoque le cas particulièrement désastreux de l’autoroute de Dora, pratiquement noyée sous les publicités. Interrogé sur le sujet, le président de la municipalité de Bourj Hammoud a indiqué que le secteur dépendait de la municipalité de Jdeidé. Le président de la municipalité de Jdeidé a estimé que les panneaux étaient situés sur des espaces publics, donc relevant du ministère des Travaux publics. La hotline attend toujours la réponse du directeur général, Fadi Nammar, sur la question. Pollution et abattage d’arbres Par ailleurs, la guerre israélienne de juillet a trouvé sa place dans ce numéro de la hotline, puisqu’il y est mentionné que les dégâts environnementaux ne sont que très peu présents dans les rapports périodiques sur la reconstruction, publiés par la présidence du Conseil des ministres. L’article de la hotline remarque que le nettoyage de la côte après la marée noire, le déminage et l’estimation des dégâts agricoles sont les seuls sujets abordés, alors que la collecte chaotique des remblais, avec les effets sur la santé de la poussière dégagée, la pollution de l’air, du sol, de l’eau semblent loin des préoccupations des responsables. Enfin, suite à une plainte qui lui est parvenue, la hotline s’est penchée sur l’abattage massif des arbres dans les terres des wakfs par des individus peu scrupuleux, alors qu’il est estimé que la moitié des espaces verts restants appartiennent aux wakfs. Or, ce sont des chênes et des pins que l’on abat sans vergogne sur les terres de plusieurs couvents, comme l’indique l’auteur de la plainte. Quant elle s’est enquis du problème, la hotline a obtenu une réponse pour le moins surprenante de la part des offices des forêts, qui ont assuré que des permis avaient été octroyés dans tous les cas cités. Est-il possible que l’on accorde des permis pour décimer les forêts ? s’interroge l’auteur de l’article. S. B.
Dans son numéro de janvier, la hotline environnementale de la revue al-Bi’a wal Tanmia continue de suivre les affaires découlant des plaintes qui lui parviennent et s’attaque à un problème de la vie quotidienne particulièrement aigu pour tous les citadins : la nuisance provenant des générateurs d’électricité. Bruits excessifs et pollution se dégagent de ces machines...