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FMI La réforme du Fonds débute sous la pression des critiques... et des comptes

La réforme du Fonds monétaire international (FMI) débute sous les critiques et la pression financière, la multiplication des remboursements anticipés fragilisant les comptes de l’institution. Le directeur général du FMI, Rodrigo Rato, et son numéro deux, John Lipsky, doivent « fournir une mise à jour du programme du Fonds pour cette année », lors d’une conférence de presse demain, a indiqué un porte-parole. C’est leur première intervention publique au siège du FMI, à Washington, depuis l’assemblée annuelle du Fonds, en septembre à Singapour. Cette réunion avait lancé la réforme censée dépoussiérer l’institution sexagénaire et qui doit s’étaler jusqu’en septembre 2008. M. Rato a esquissé fin novembre les tout premiers éléments de ce vaste chantier qui ne s’est pour l’heure traduit que par une discussion en conseil d’administration de la formule des quotes-parts, le 11 décembre. Les quotes-parts déterminent les droits de vote, contributions au budget et accès au financement pour tous les pays membres de l’institution. Une deuxième discussion informelle, c’est-à-dire sans prise de décision, doit avoir lieu sur le sujet avant les réunions de printemps du FMI, prévues les 14 et 15 avril. Pendant les quelque trois mois qu’a duré ce processus, les rappels à l’ordre politiques se sont multipliés. Fin novembre, à Melbourne (Australie), les responsables financiers du G20 ont appelé à la réalisation d’une « seconde étape » dans la réforme du Fonds. « Nous voulons voir un progrès », a déclaré le représentant du ministère des Finances brésilien, Luiz Eduardo Melin, qui a réclamé un « calendrier très précis » avec une « avancée concrète d’ici au printemps et absolument d’ici à la fin de l’année » 2007. Fin décembre, c’est le gouverneur de la Banque d’Angleterre Mervyn King qui a donné un nouveau coup de semonce : raillant « l’agitation frénétique des grandes réunions internationales », il a averti que « si elles ne parviennent pas à se réformer, les institutions internationales seront condamnées à l’obsolescence et l’obscurité ». À la pression politique s’ajoute celle des faits, en l’occurrence des comptes de l’institution dont les recettes diminuent à mesure que ses « clients » procédent au remboursement de leurs dettes. Début janvier, le FMI a procédé à une forme d’avertissement sur le résultat, annonçant qu’il prévoyait un déficit de revenus de 105 millions de dollars en 2007 (exercice clos fin avril), dont 67 millions liés aux remboursements anticipés de l’Indonésie, de la Serbie et de l’Uruguay. Les Philippines ont également soldé 220 millions de dollars de dettes sur la période. Le Fonds n’est pas encore en retard, et pas en danger financièrement, estime toutefois Michael Mussa, chercheur au Peterson Institute for International Economics et ancien chef économiste de l’institution. « Il est difficile de dire aujourd’hui », si le FMI est à la traîne ou pas dans son programme, « dans la mesure où le moment crucial a tendance à intervenir juste avant les réunions ministérielles », a-t-il expliqué. « Ils doivent parvenir à un accord pour que les ministres puissent le signer », mi-avril, rappelle-t-il. « Du coup, il est encore un peu tôt pour attendre beaucoup d’avancées, mais il est vrai que nous n’en voyons pas beaucoup non plus », a-t-il souligné. D’un point de vue financier, « ils ont accumulé des réserves importantes au cours des périodes de prêts à grande échelle, rappelle l’expert. Ils peuvent encore vivre pas mal de temps dessus. »
La réforme du Fonds monétaire international (FMI) débute sous les critiques et la pression financière, la multiplication des remboursements anticipés fragilisant les comptes de l’institution.
Le directeur général du FMI, Rodrigo Rato, et son numéro deux, John Lipsky, doivent « fournir une mise à jour du programme du Fonds pour cette année », lors d’une conférence de presse...