Auto - Deux skieuses françaises sur les traces de Luc Alphand Montillet et Suchet au départ du Dakar 2007

Aux côtés de l’ex-skieuse alpine Mélanie Suchet, Carole Montillet-Carles, 33 ans, prendra samedi, avec son ours en peluche, le départ de son premier Dakar au volant d’une voiture japonaise dans la catégorie T2. Tous les jours, les Savoyardes se relayeront au volant de leur « Pathfinder » pendant que le doudou de « Montiti », un nounours aux articulations fatiguées, hibernera au cœur de son sac de couchage. « Pendant toute ma carrière, mon doudou m’a suivie absolument partout. Bien évidemment, il sera encore de l’aventure. J’adore l’idée de nous lever le matin sans savoir ce qui va nous arriver », a déclaré à Reuters la championne olympique de descente à Salt Lake en 2002. « Toutefois, mon autre doudou, mon mari, ne m’accompagnera pas parce qu’il travaille et parce que je dois être la seule nana sur terre à avoir épousé un mec ne s’intéressant absolument pas aux voitures », ajoute-t-elle en riant. Même si leur budget n’était pas totalement bouclé, les descendeuses suivront ainsi les traces d’un autre descendeur, Luc Alphand, vainqueur du Dakar en 2006 après neuf participations. Objectif : le lac Rose Quand elle mit un terme à sa carrière le 1er avril 2006, Carole Montillet-Carles annonça d’emblée son envie d’être au départ du Dakar 2007. « Aujourd’hui, notre premier objectif est de voir le lac Rose à Dakar. Ensuite, il faudra éviter de rouler la nuit parce que cela fatigue et cela pousse à faire des conneries par manque de vigilance », dit-elle. Pour préparer cette première, « Montiti » et « Mélane » ont participé au rallye des Gazelles, au rallye du Mont-Blanc sur une Clio, à deux étapes sur circuit de la Fun Cup avec une Coccinelle, aux 24 heures de Paris en 4x4 et à la TransAfricaine, avec une septième place au classement général après avoir remporté deux étapes et leur catégorie. Chaque jour, les Savoyardes prévoient de se relayer au volant au gré du menu servi par le désert. Si Mélanie Suchet raffole « de la conduite en souplesse nécessaire dans les dunes », Carole Montillet aime « rouler vite sur piste sinueuse, slalomer entre les arbres et les herbes à chameaux ». La première, fan de moto, embraye sur le point fort de leur tandem : « Notre force est d’être des filles. À l’attaque, nous saurons être plus sages que les garçons. Quant au mental, nous en avons à revendre. » Tuiles de sable En vue de ce rallye-raid, la paire de skieuses a participé à un stage de pilotage au Maroc et à deux stages de mécanique en Normandie. Désormais, elles réussissent à changer un cardan en 30 minutes. Au fil de ces journées mécaniques, elles se sont surtout rassurées, comme l’explique Carole Montillet-Carles, fille de licenciés à un club de 4x4. « Quand vous connaissez votre voiture, vous roulez différemment et vous appréhendez telle ou telle tuile différemment », explique-t-elle. En 2006, Mélanie Suchet, 30 ans, avait fait son premier Dakar comme navigatrice dans un camion. Après avoir abandonné à mi-course suite à un hors-délai au cœur de la Mauritanie, elle appréhende juste « de se perdre, parce que nous ne sommes pas des pros ». « Nous appréhendons aussi une grosse casse qui nous empêcherait de nous exprimer », avoue-t-elle. Victime de trois ruptures des ligaments des genoux au cours de sa carrière, sans compter une tonne de petits pépins, Mélanie Suchet, championne du monde juniors en 1994, n’a jamais réussi à confirmer sa sixième place olympique décrochée à Lillehammer la même année. Monitrice de ski aux Ménuires, elle enseignait encore pendant la trêve de Noël. Si elle assure aujourd’hui ne plus avoir rien à prouver, elle rêve en secret de monter, un jour, sur un podium du Dakar.