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CORRESPONDANCE - « Friendly Fire » de Sean Lennon (fils de John) Quand un enfant des Beattles pousse la chanson WASHINGTON - Irène MOSALLI

On ne peut pas être un fils des Beatles et ne pas pousser la chanson. Surtout si on a pour père John Lennon, dont le groupe porte l’empreinte certaine, et pour mère Yoko Ono, femme et artiste d’origine japonaise à la forte personnalité, qui a influencé la carrière de son mari (décédé en 1981 et dont elle gère encore le legs), rendue responsable de la séparation du plus grand groupe pop de tous les temps et qui structure celle de son fils, Sean. Celui- ci, âgé aujourd’hui de 31 ans, est en tournée aux États-Unis pour lancer son deuxième album, un CD/DVD intitulé Friendly Fire (tir accidentel). Rien d’accidentel dans cet album préparé minutieusement et qui sort huit ans après le premier, Into the sun, qui a été l’occasion de faire découvrir chez le jeune Lennon un talent bien réel d’un musicien voulant en toute modestie tenter de se faire une place à l’ombre de ses deux parents. Dans une atmosphère ouatée, Friendly Fire distille une douce mélancolie qui se distancie de celle beaucoup plus d’écorché vif de son père. On est au cœur d’une musique pop hors temps. Si le nom de la première chanson, Read meat, a une connotation réaliste, son contenu ne l’est nullement, donnant plutôt dans la nostalgie. Les autres, («Wait for Me», «On Again Off Again» «Would I Be the One», «Falling Out of Love»), toujours sur fond de mélodies langoureuses, chantent le désenchantement des amours ne rimant pas avec toujours. Manière douce et tolérance Pour chacun des titres de cet album, Sean Lennon a produit un court film, donnant à son album un équivalent visuel qui en sublime l’esprit. La voix de Sean, quelque peu fluette, et son timbre évoquent parfois celle de son père, avec en moins la force et l’émotion qui emportent. Alors que John Lennon chantait «Le bonheur, une arme fumante», Sean opte pour la manière douce avec son «Friendly Fire». Quand l’aîné chante «je préfère te voir morte, petite fille, plutôt que dans les bras d’un autre homme», les lèvres de Junior murmurent la tolérance: «Si je ne peux t’avoir dans mes bras, un autre le pourra.» Mais le père et le fils ont un physique et un look semblables: même forme du visage, mêmes lunettes rondes à monture métallique et même barbe à ras. Histoire de ressemblance mise à part, il est difficile à quiconque de ne pas jouer le jeu de la comparaison. Cela n’échappe pas à Sean Lennon qui n’a pas craint de suivre les traces paternelles en y allant de son propre style aux accents de son temps. À noter que le demi-frère de Sean, Julian (43 ans), né du premier mariage de John Lennon avec Cynthia Powell, et qui accuse aussi une grande ressemblance avec son père, s’était engagé, mais d’une manière plus chaotique, dans cette même voix, en publiant un album intitulé Photograph smile. Alors que Sean a été immergé depuis sa naissance dans l’univers musical de la famille. Après une scolarisation en Suisse, il participe occasionnellement aux albums de sa mère. En 1988, il fait partie de Imagine, un documentaire sur la vie de son père. Trois ans plus tard, avec le concours de sa mère et de Lenny Kravitz, il rassemble des artistes autour du titre Give Pace a Chance, pour protester contre la guerre du Golfe. Suit un passage à l’université de Columbia, puis cap vers New York où il travaille avec plusieurs groupes pop avant de tenter sa propre percée. En prenant tout son temps, contrairement à son géniteur qui brûlait la chandelle par les deux bouts. Autres temps, autres mœurs, autres recherches d’identité.
On ne peut pas être un fils des Beatles et ne pas pousser la chanson. Surtout si on a pour père John Lennon, dont le groupe porte l’empreinte certaine, et pour mère Yoko Ono, femme et artiste d’origine japonaise à la forte personnalité, qui a influencé la carrière de son mari (décédé en 1981 et dont elle gère encore le legs), rendue responsable de la séparation du plus...