Ski - L’Américain a écrasé la concurrence dans le super G de Hinterstoder Le « boss » Miller reprend les choses en main

La Coupe du monde messieurs de ski alpin a retrouvé hier un patron avec l’Américain Bode Miller qui a écrasé la concurrence dans le super G de Hinterstoder pour signer son troisième succès de la saison et prendre les commandes du classement général. Alors que la cacophonie régnait avec onze vainqueurs différents dans les douze premières épreuves de la saison, Miller, 29 ans, a remis un peu d’ordre dans le circuit mondial. Avec son style très particulier : tout en puissance, toujours à la limite, le numéro un mondial de la saison 2004-05 a assommé ses rivaux sur la piste verglacée de la Wertung. Parti avec le dossard 26, le quadruple champion du monde a fait valdinguer les temps intermédiaires, devançant déjà de 53/100es après seulement 15 secondes de course l’Italien Peter Fill, alors meilleur chrono. Alors que les six meilleurs skieurs étaient coincés jusque-là dans un mouchoir de poche (22/100es), Miller n’a pas fait dans la dentelle : avec son style d’équilibriste, sa carrure de déménageur et son ego taille XXL, il a relégué Fill à 77/100es et l’Autrichien Hermann Maier, 3e, à plus d’une seconde. « Durant la reconnaissance de la piste ce matin, j’ai juste jeté un coup d’œil, c’est mon expérience qui a fait la différence », a assuré Miller, qui a salué le travail de son nouvel équipementier, Head. « J’ai pris tous les risques aujourd’hui et je ne crois pas qu’aucun autre n’a osé faire ce que j’ai fait », a-t-il toutefois pris soin d’ajouter. Une autre planète Son dauphin, Fill, n’osera pas le contredire : « Bode est tout simplement sur une autre planète : il fait des erreurs, mais il signe quand même le meilleur chrono, il est imbattable en ce moment. » Miller qui est le seul skieur à s’être imposé plus d’une fois cette saison (descente de Beaver Creek, super G de Val Gardena et de Hinterstoder), a délogé de la tête du classement général, le Norvégien Aksel Lund Svindal, seulement 11e mercredi. Il s’est également emparé de la première place de la Coupe du monde de super G pour conforter sa domination sur les épreuves de vitesse. L’Autriche, en revanche, est en plein doute : Maier a certes évité une nouvelle déroute avec sa 3e place sur la piste où il a grappillé ses premiers points en Coupe du monde en 1996, mais la « Wunderteam » a encore déçu. Les Autrichiens ne se sont plus imposés depuis la victoire de Benjamin Raich, à Levi en Finlande en début de saison, une éternité pour la « république du ski » qui n’a pas connu une telle disette (12 épreuves sans succès) depuis 14 ans. La crise couve en Autriche d’autant que le ski américain lui conteste désormais la suprématie mondiale : les skieurs US viennent de remporter en l’espace de six jours cinq succès sur les circuits dames (Kildow et Mancuso en descente à Val-d’Isère) et messieurs (Nyman en descente et Miller en super G à Val Gardena). « C’est super, l’équipe américaine est en pleine forme », claironne Miller qui s’est rapproché cette saison de ses compatriotes et de sa fédération.