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La méthode secrète de Ba Mekki ? Injecter de l’énergie aux patients et récupérer leur maladie et sa douleur dans son corps Un guérisseur « miraculeux », nouvelle coqueluche des Marocains

Plusieurs milliers de personnes de toutes conditions attendent chaque matin devant un modeste garage l’apparition de leur guérisseur, qui prétend soigner toutes les maladies. «Je ne suis pas un charlatan. Au nom d’Allah qui m’a délégué des pouvoirs, je guéris tout, y compris le sida et les cancers », affirme Mekki Torbi, 53 ans, un Marocain qui exerce depuis un an à Skhirat (25 km au sud de Rabat). « Demandez à ces gens si je ne les ai pas sauvés. Ils viennent de partout, même d’Israël, d’Europe et du monde musulman », lance-t-il, surexcité et la bave aux lèvres alors que des femmes lancent des youyous en l’apercevant. Ba Mekki (Père Mekki) ou Chérif (descendant du Prophète), comme l’appellent ses patients, connaît à peine le Coran, ne délivre pas le « S’Hour » (gris-gris mélangé à un bout de papier contenant des phrases du Coran) et ne se fait pas rétribuer. Sa technique est simple. Il serre la main à deux reprises du malade et empoigne la bouteille d’eau apportée par ce dernier. En contrepartie, Ba Mekki reçoit comme cadeau l’« Hlaoua » (un pain de sucre de 2 kg), a constaté le journaliste de l’AFP. La nouvelle coqueluche des Marocains aime répéter qu’il était millionnaire avant de s’adonner à ces pratiques. « Je suis déjà très riche, mes parents m’ont légué un héritage, j’ai la plus grande ferme de la localité, alors je n’agis pas pour de l’argent », assure-t-il. « Il s’agit d’une médication par magnétisme de la main qui ressemble à celle du Reiki, une technique chinoise censée améliorer l’état de santé et l’état psychologique », assure à l’AFP Leïla, femme d’un architecte de Rabat, qui souffre d’une tumeur à l’œil. Ba Mekki voit défiler chaque jour environ 4 000 personnes. Il commence par les femmes et les enfants avant de s’occuper des hommes. Il serre énergiquement la main et donne sa bénédiction à la bouteille d’eau qui servira au patient d’élixir. Chacun devra refaire la queue pour lui resserrer la main. « La première fois, j’injecte de l’énergie aux patients et la deuxième je récupère sa maladie et sa douleur dans mon corps », dit cet homme bien portant pour expliquer son rituel. Les parents de trois enfants atteints des cancers de la peau et du cerveau ont assuré, à l’écart du guérisseur, que les petits se portent mieux. Vêtue à l’occidentale, une femme se montre un peu sceptique mais souligne l’importance de la foi. « Je suis rationnelle, mais dans ce type de médication, la foi est très importante », assure Houda, cadre d’une société. À côté d’elle, une pharmacienne atteinte d’un cancer du sein acquiesce. La plupart des cancéreux qui visitent régulièrement Ba Mekki affirment toutefois ne pas avoir subi de contrôles médicaux pour confirmer les dons de Ba Mekki. « Pourquoi ferais-je des contrôles ? Le médecin me garantira que l’amélioration de mon état est due aux médicaments et ne croira jamais à la médication de Ba Mekki », rétorque Fatima qui souffre d’un cancer généralisé. « Je ne souffre plus, ma colonne vertébrale s’est renforcée, ma foi s’est consolidée, je marche et mon médecin s’est réjoui », assure-t-elle. Chauve, corpulent, le guérisseur a épousé récemment une jeune universitaire tombée amoureuse de lui après la guérison d’un cancer du sein. Contacté par l’AFP, un professeur de médecine affirme « ne pas y croire ». « Qu’un malade me prouve par un contrôle médical une rémission de son cancer et j’y croirai », dit-il. On assure au sein de la foule que « certains dignitaires » du royaume ont rencontré Ba Mekki pour des problèmes de santé. Les autorités le laissent travailler tant qu’il ne se mêle pas de politique et ne fait pas de discours islamique.
Plusieurs milliers de personnes de toutes conditions attendent chaque matin devant un modeste garage l’apparition de leur guérisseur, qui prétend soigner toutes les maladies.
«Je ne suis pas un charlatan. Au nom d’Allah qui m’a délégué des pouvoirs, je guéris tout, y compris le sida et les cancers », affirme Mekki Torbi, 53 ans, un Marocain qui exerce depuis un an à Skhirat (25 km...