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Les lecteurs ont voix au chapitre

Le souvenir de Gebran Face à un sit-in folklorique, face aux accusations injustifiées et mieux qu’un langage politique négatif, une cérémonie a été organisée cette semaine en hommage à Gebran Tuéni. La pudeur de la grande Nayla, sa force tranquille, la douleur de Ghassan et les témoignages de Timothy Bolding et Thomas Friedmann sont tellement plus convaincants que tous les discours décousus et sclérosés. L’émotion est forte sous le regard omniprésent de Gebran qui veille. Ce regard perçant de courage, ce regard qui parle pour nous rappeler de garder nos yeux grands ouverts. Des jeunes de toutes appartenances communautaires étaient là, pour rappeler son rêve de former le gouvernement de l’avenir. Le thème du colloque « La presse en état de siège » a rendu plus tangible encore la présence des journalistes qui ont perdu la vie, martyrs de leur plume en quête de liberté. Un an après la disparition de Gebran, c’est un appel à la vie, à la continuité, c’est l’héritage des mots qui sonnent juste, qui sonnent vrai. Ici, le ton est calme, respectueux. Il n’est plus question du nombre « impressionnant » des manifestants de dimanche, à qui on a demandé de brandir le drapeau libanais. Ils ne savent pas que l’essentiel est de le porter dans son cœur, ce drapeau, pour ne pas le souiller et pour tenir jusqu’au bout de l’intenable. Avec dignité. Danièle HENOUD Mon hymne Avant qu’il ne soit tard, je te dois mon hymne, mon slogan. Au-delà du temps, où l’espace finit, je t’appartiens. Ne me demande pas un refrain de guerre, mais suis un parfum de crépuscule, après les deuils. La caresse d’une aube avant que tombent tes martyrs. Un goût d’arc-en-ciel, le tonnerre d’un clair de lune, la mélodie d’une nuit d’étoiles, pour tes enfants. Bercé d’univers, me trouveras au garde-à-vous. Si telle est ma mort, je suis mort avant d’être. Tel est mon hymne. S’il m’en faut un pour t’appartenir, mon pays. Jean-Claude DELIFER Chefs de milice au pouvoir Les Libanais n’ont pas pu régler les guerres des milices qui déchiraient le pays avant le Taëf. D’où l’accord portant le nom de cette ville, qui fut nécessaire pour mettre fin aux guerres internes. Malheureusement, l’accord a amené au pouvoir les chefs de ces milices. Nous sommes gouvernés par des personnes qui ont toutes des comptes à régler entre elles, qui sont toutes mues par un désir de vengeance. Et nous, la majorité du peuple qui n’appartient à aucun de ces partis, nous avons été laissés sans représentants, alors que c’est de sang neuf, sans soif de vengeance, que ce pays a besoin. Croyez-vous que les chefs de milice habitués à donner des ordres à droite et à gauche et qui ne prennent jamais un non pour réponse vont pouvoir s’asseoir autour d’une table avec des gens qui ne sont pas d’accord avec eux ? Et si on leur ajoute un général, qui, lui aussi, n’est pas habitué à ce qu’on discute ses ordres (sinon il ne ferait pas un bon général), on comprendra que nous ne sommes pas près de sortir de l’auberge. Peut-on discuter avec des personnes dont les idées n’ont jamais été contestées ? On ne peut pas changer les caractères si facilement. Johnny FENIANOS La leçon de Siniora À M. Fouad Siniora, Votre gouvernement et vous, nous avez donné une leçon de courage et l’espoir d’un Liban aux Libanais, durant le dernier affrontement entre Israël et le Liban. Monsieur le Premier ministre, ne nous abandonnez pas, ne cédez pas à l’aventure de partis irresponsables qui se permettent de déclarer la guerre à Israël sur le territoire libanais, qui ont sur la conscience ces centaines de morts, des milliers de blessés, femmes, enfants, vieillards qui n’ont pas pu se mettre à l’abri. Comment pouvez-vous faire confiance aux chefs de ces partis qui distillent discorde, qui passent leur temps et leur énergie à entretenir une tension latente qui détruit un Liban déjà bien difficile à construire après quinze ans de guerre civile. Votre loyauté, votre droiture, votre courage doivent nous aider à sortir de cette crise créée par des pays étrangers. Nous n’avons pas de richesses minières, encore moins de l’or noir. Nous n’avons que notre courage, notre savoir-faire dans le service et le commerce, notre intelligence et notre histoire. Depuis Abraham, nous subissons les guerres de nos voisins qui nous envahissent. Nous avons payé un lourd tribut à tous ces envahisseurs. L’Iran inonde le parti de Dieu de dollars ; la Syrie manipule ce parti et nous subissons, par des Libanais interposés, sa loi. Comment se fait-il que la Syrie n’attaque pas Israël ? Comment se fait-il que l’Iran, qui veut rayer Israël de la carte, se contente de semer la discorde entre Libanais ? Monsieur le Premier ministre, nous sommes inquiets pour votre sécurité, votre gouvernement. Vous avez été élu par le peuple libanais, légalement. Ne nous abandonnez pas aux mains de partis irresponsables. Je vous adresse cette lettre comme une prière, celle d’un modeste citoyen libanais, loin de son pays. Les journaux du monde entier mentionnent le soutien de tous les pays démocratiques à votre gouvernement et à vous-même. Par pitié, ne nous abandonnez pas ! Assad FAKHOURI
Le souvenir de Gebran

Face à un sit-in folklorique, face aux accusations injustifiées et mieux qu’un langage politique négatif, une cérémonie a été organisée cette semaine en hommage à Gebran Tuéni.
La pudeur de la grande Nayla, sa force tranquille, la douleur de Ghassan et les témoignages de Timothy Bolding et Thomas Friedmann sont tellement plus convaincants que tous...