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Actualités - OPINION

Histoire de cœur Cholestérol : un taux sanguin normal suffit-il ?

L’hypercholestérolémie est une maladie qui se définit par une augmentation du taux sanguin de cholestérol total au-delà de 240mg/dl. Le taux de LDL cholestérol qui est conventionnellement reconnu comme « normal » varie entre 100 et 130mg/dl (comme vous le voyez indiqué dans la marge de valeurs normales sur les rapports de laboratoires). Qu’on se prive de gâteaux, de crêpes ou de viandes rouges, certes cela demande beaucoup d’effort. Cependant, l’espoir de contrôler notre taux sanguin de cholestérol et de le caser de nouveau dans la « marge normale » durant notre prochaine visite chez le médecin nous motive souvent à freiner notre appétit gourmande. Mais est-ce qu’atteindre un taux sanguin « normal » suffirait pour prévenir les maladies cardio-vasculaires ? À cette question, le lecteur découragé dirait : « SVP dites oui, sinon je “swing” tout de suite au “drive-thru” du Mc Donald ! » Pas si vite… Ces dernières années, des études récentes multicentriques, randomisées et effectuées sur des milliers de patients ont démontré qu’il est bénéfique de réduire le taux de LDL cholestérol jusqu’à moins de 70mg/dl chez les patients à haut risque de développer un événement coronarien. Les facteurs de risque incluant par exemple le diabète, les maladies vasculaires périphériques, des antécédents coronariens, etc. Des études qui ont de quoi défier les recommandations des associations américaines et européennes. En effet, à l’issu de ces études bouleversantes, les recommandations ont été révisées : les nouvelles classifications visent des taux sanguins de cholestérol plus bas que ceux recommandés auparavant et dépendent du risque calculé du patient à développer des événements cardio-vasculaires. On s’explique : prenons l’exemple d’un patient qui a déjà souffert d’un infarctus aigu du myocarde qui se présente avec un LDL cholestérol de 110mg/dl. Le rapport de laboratoire caserait cette valeur dans la marge normale. Cependant, en réalité et selon les nouvelles recommandations, cette valeur ne correspond pas au taux recommandé pour le cas du patient en question : il devrait être inférieur à 100 mg/dl et préférablement inférieur à 70mg/dl ! Ainsi, il est important de consulter le médecin traitant afin qu’il précise pour chaque patient le taux sanguin qu’il faudrait viser. Pour parvenir à avoir des taux sanguins aussi bas, en plus du régime alimentaire qui s’impose, il est impératif de prescrire des médicaments hypocholestérolémiants, principalement les statines et cela à des doses souvent plus élevées que d’habitude, ou bien encore combiner des médicaments appartenant à d’autres familles thérapeutiques. Le degré d’intensité du traitement dépend de chaque patient, des facteurs de risque concomitants ainsi que de sa capacité à tolérer des doses plus élevées. Ces études ont certainement mis tout le monde à la besogne ! : les scientifiques pour réviser leurs recommandations, les compagnies pharmaceutiques pour concourir à promouvoir chacune l’efficacité de ses produits et les patients pour tester plus loin encore leur volonté à ne pas succomber aux tentations des délices culinaires et des « drive-thru » du Mc Donald. Sandra ABI-NASSIF docteur en pharmacie
L’hypercholestérolémie est une maladie qui se définit par une augmentation du taux sanguin de cholestérol total au-delà de 240mg/dl. Le taux de LDL cholestérol qui est conventionnellement reconnu comme « normal » varie entre 100 et 130mg/dl (comme vous le voyez indiqué dans la marge de valeurs normales sur les rapports de laboratoires). Qu’on se prive de gâteaux, de crêpes ou de...