Basket-ball - Houston, Dallas ou San Antonio ? Il va faire chaud cette saison au Texas Le nouveau triangle des Bermudes de la NBA

C’est le nouveau triangle des Bermudes de la NBA, le voyage à étapes le plus redouté par toutes les franchises. Depuis l’avènement de Dallas, mais aussi la (re)montée en puissance de Houston, l’État du Texas compte désormais trois équipes susceptibles de décrocher le titre, le dernier membre du triptyque étant bien sûr les San Antonio Spurs de Tony Parker. Commençons par les Mavericks, malheureux finalistes sortants face à Miami car battus après avoir compté un avantage de 2 manches à 0. « Même si leur début de saison n’est pas très bon, les “Mavs” sont clairement devenus l’équipe à battre. Ils ont désormais le statut de leaders à l’Ouest », assure un certain Mike Finley passé pendant l’été de Dallas à... San Antonio. Les « boys » du bouillant propriétaire Mark Cuban – lequel s’est acheté une conduite afin de ne plus s’attirer les foudres de la Ligue et pénaliser indirectement son équipe – devraient sur le long terme bénéficier d’un recrutement intelligent. « Nous avons retenu la leçon » Victimes pendant la finale nationale d’une véritable panne offensive, alors qu’ils sortaient de la meilleure saison régulière de l’histoire (60 victoires), les Mavericks ont fait venir de bons joueurs d’appoint tels que Anthony Johnson, Austin Croshere ou Greg Buckner susceptibles de soutenir Dirk Nowitzki, leader déclaré et resigné jusqu’en 2011 pour 60 millions de dollars. « Si une nouvelle chance d’avoir la bague (réservée aux champions) se présente, cette fois on saura la saisir car nous avons retenu la leçon », assure l’Allemand. À voir, car Dallas n’est pas habitué à gérer la pression liée au statut de favori. San Antonio connaît en revanche tous les dangers d’une telle situation. Voilà pourquoi les Spurs, très affectés par leur élimination en sept matches contre Dallas pendant le playoff, s’appliquent actuellement à empiler les victoires sans se départir d’une inhabituelle discrétion. Toujours sacrés les années impaires (1999, 2003 et 2005), les Spurs croient en leur bonne étoile pour 2007, mais ne veulent pas le crier sur les toits. Avec un collectif quasi inchangé, un Tim Duncan en meilleure santé et davantage soutenu au pivot, ils misent sur le sentiment de revanche qui anime le groupe existant. « Notre recrutement (Bonner, Williams, Vaughn) est peut-être moins flashy que par le passé, mais c’est solide. Et puis Tim (Duncan) a travaillé comme un fou pour retrouver son niveau de MVP », annonce Tony Parker, lequel bénéficie désormais de vraies responsabilités dans le money-time depuis que le meneur français a obtenu ses galons de All Star. Avec un cinq de petite taille, et donc plus alerte, San Antonio, vainqueur dès l’ouverture du championnat à Dallas, veut défier les Mavericks sur le terrain du jeu rapide. Pas gagné d’avance... L’éclosion de Yao Ming ? Enfin, il y a Houston dont les espoirs reposent encore une fois en grande partie sur le physique de Tracy McGrady. Mais, à y regarder de plus, les Rockets sont peut-être les plus dangereux du fameux trio texan depuis les arrivées de Shane Battier et du poison Bonzi Wells, jamais aussi efficace qu’en fin de saison (23 points et 12 rebonds de moyenne contre San Antonio). Tout ce beau monde est dirigé par l’ombrageux Jeff Van Gundy (ex-New York), un très gros bosseur dont le savoir-faire n’est plus à démontrer. Mais le gros bonus pour Houston réside assurément dans la nouvelle tenue de Yao Ming apparemment débarrassé de ses blessures à répétition. À 26 ans, l’immense Chinois semble enfin parti pour justifier les promesses entrevues il y a quelques années et devenir le grand pivot dominant de la Ligue. « Je n’ai plus d’excuses et il est temps pour moi d’obtenir des résultats. Quand un pivot est au-dessus des autres, il doit mener son équipe au titre NBA. Shaquille O’Neal y est déjà parvenu, moi pas encore », assure l’intéressé sur un ton rarement aussi convaincant. Alors, Houston, Dallas ou San Antonio ? Il va faire chaud au Texas.