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EXPOSITION - Des céramiques à l’Espace SD jusqu’au 9 décembre «Terre d’ici» de Michèle Kamel, un besoin d’appartenance

Plus d’une soixantaine de céramiques sont exposées à l’Espace SD jusqu’au 9 décembre. Elles sont l’œuvre de Michèle Kamel qui signe, par cette nouvelle approche, son identité et son appartenance à la terre du Liban. Il y a d’abord cette aubergine ronde et dodue, réconfortante de par sa forme et la texture de sa peau douce, qui représente un des piliers de l’art culinaire libanais. Il y a également la lettre arabe «waw» avec sa «fatha» qui évoque le compagnonnage, l’«avec», «l’union». C’est sur cette double image qui renvoie au produit du terroir et à la lettre la plus significative de l’alphabet arabe que s’articule le travail de Michèle Kamel. Un travail fondé essentiellement sur une culture bien de chez nous. «Je suis peut-être ce qu’on appelle une autodidacte de l’art, mais j’ai cependant longtemps fréquenté des ateliers libanais et étrangers pour m’imprégner de diverses disciplines artistiques. Mon choix pour la céramique remonte à plus de trente ans. J’élaborais dès lors une technique particulière et je créais mon propre four», dit-elle. En effet, l’artiste a longtemps attendu et mûri ses idées avant d’exposer un travail achevé qui est le préambule, probablement, à d’autres œuvres dans la même lignée. À ce propos, elle poursuit: «En dépit de plusieurs sollicitations, je préférais travailler pendant deux ans avant d’exposer.» C’est de la terre argileuse du Liban que les céramiques de Michèle Kamel sont extraites. Une terre chaude et rouge, riche en fer, symbole de générosité et d’abondance. «Une terre qui met davantage en évidence les émaux que je compose moi-même», confie l’artiste. Avec cette terre, Michèle Kamel parvient à élaborer son propre vocabulaire. En arabesques et en sculptures, en dessins, en monochromie ou polychromie, son langage traduit par des marques sur la terre (des signes, des flèches en aller-retour) une volonté de communication et d’union. Émaillée ou dénudée de tout émail, la terre, qui évoque la lettre «waw» et le légume sous toutes ses formes, respire la vie. En parfaite adéquation avec un langage d’alliance, ce travail, issu de la terre, s’adresse également à cette même terre nourricière à laquelle Michèle Kamel rend hommage. Colette KHALAF
Plus d’une soixantaine de céramiques sont exposées à l’Espace SD jusqu’au 9 décembre. Elles sont l’œuvre de Michèle Kamel qui signe, par cette nouvelle approche, son identité et son appartenance à la terre du Liban.
Il y a d’abord cette aubergine ronde et dodue, réconfortante de par sa forme et la texture de sa peau douce, qui représente un des piliers de l’art...