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Actualités - CHRONOLOGIE

Rafic Ali Ahmed donne un avant goût d’«al-Jarass 2»

Au Monnot, les extraits de la nouvelle création de Rafic Ali Ahmed, al-Jarras 2, donnés sur scène par l’auteur et le comédien qui n’est plus à présenter, ont surpris, étonné, fait pleurer de rire et pleurer tout court, tout au long d’un monologue d’une heure qui est malheureusement passé bien trop vite. Assis seul sur un simple tabouret, face au public, Rafic Ali Ahmed semblait à l’aise et en terrain conquis. De monologue, il ne fut pas vraiment question, tant l’interaction entre le comédien et son public imprégnait tout le spectacle d’un bout à l’autre. De sa nouvelle pièce, il a offert quelques idées et quelques bribes d’histoires afin de faire patienter jusqu’à la première représentation. Mais le cœur du spectacle était ailleurs, dans la vie même de l’homme qui partageait avec le public ses peurs et ses envies pour les années à venir. Point de lecture, ni de scénario écrit à l’avance (d’où l’absence de surtitrage en français, cela ne dérangeait personne, bien au contraire), mais une envie partagée de parler du Liban, de la guerre passée, mais surtout du métier d’acteur et de ses contraintes. Car Rafic Ali Ahmed le dit, et il commence ainsi son monologue: «J’ai plus de 50 ans aujourd’hui et je ne suis sûr de rien.» Et débute ainsi un long récit de sa propre vie, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui, parsemé de questions toujours nouvelles, mais empreint d’un humour qui fait mouche même chez les quelques Français présents dans la salle. Et c’est avec une facilité déconcertante que l’homme passe de sujets légers à des histoires beaucoup plus graves de guerre et de mort sans que jamais le public ne perde le fil de sa pensée ou ne détourne le regard de l’homme parfois serein, parfois tourmenté qui s’adresse à eux. Il faut un talent, mais surtout une envie incroyable pour ainsi emmener le public avec lui d’un bout à l’autre de la représentation et, lorsqu’au bout d’une heure, l’auteur décide de s’arrêter, c’est en saluant et en remerciant «la nouvelle génération» qui vient encore le voir aujourd’hui, comble de l’humilité pour un comédien qui a traversé les vingt dernières années avec la curiosité et l’éclectisme qu’on lui connaît. Ziad BOUSTANI

Au Monnot, les extraits de la nouvelle création de Rafic Ali Ahmed, al-Jarras 2, donnés sur scène par l’auteur et le comédien qui n’est plus à présenter, ont surpris, étonné, fait pleurer de rire et pleurer tout court, tout au long d’un monologue d’une heure qui est malheureusement passé bien trop vite.
Assis seul sur un simple tabouret, face au public, Rafic Ali Ahmed...