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ROND-POINT PARIS-BEYROUTH - Ce soir, au Monnot, une pièce de Vincent Delerm, mise en scène par Sophie Lecarpentier «Le fait d’habiter Bagnolet»: juste avant de s’embrasser...

Vincent Delerm, on le connaissait surtout en tant que chanteur: sorte de barde moderne des petites misères et gentils bonheurs des trentenaires bobos. Voilà qu’on le découvre auteur! Auteur d’une pièce, «Le fait d’habiter Bagnolet», qui se joue ce soir, à 20h30, au théâtre Monnot, dans le cadre de l’opération «Rond-Point Paris-Beyrouth». Un ton délicieusement intimiste, doucement ironique et gentiment anecdotique, à l’image des textes de ses chansons, pour narrer un moment charnière dans la relation amoureuse: ces instants qui vont précéder le premier baiser. Ils sont là, l’un en face de l’autre, dans un restaurant italien, sur fond de musique «Radio-Nostalgie». Alice (Anne Coutineau) et Simon (David Migeot) sont à l’orée d’une relation «peut-être sérieuse». Ils se sont rencontrés chez Maud, lors d’une soirée, en «tartinant du tarama» dans la cuisine. Ils se sont plu. Ils se sont appelés. Ils se sont envoyé des messages... Bref, ils se connaissent «depuis 13 jours» et les voilà qui dînent ensemble pour la première fois. «Dans moins d’une heure, en sortant de ce restaurant, ils s’embrasseront sur le trottoir, boulevard Exelmans», dit une voix off. Que se passe-t-il dans leur tête? Qu’est-ce qui leur traverse l’esprit? Quels moyens déploieront-ils dans le jeu de la séduction? Quel message essayent-ils de délivrer chacun? Par quels indices tentent-ils de décrypter la vraie personnalité de l’autre? Des interrogations qui, sans être métaphysiques, ramènent à une situation que tout le monde a vécue ne serait-ce qu’une fois. Une situation stressante dans la réalité, mais qui, transcrite sur scène, sur le mode cocasse, ramène à une agréable autodérision. Car Simon et Alice, c’est chacun d’entre nous à un moment de son histoire personnelle. Un couple en puissance. Un couple banal. Deux jeunes gens qui n’ont rien d’extraordinaires, sauf qu’ils vivent une rencontre peut-être déterminante dans leur vie. Ce dîner leur semble décisif. Chacun va alors essayer de donner la meilleure image de soi, de poser selon son meilleur profil, de se raconter sans tout dévoiler, de jauger l’autre, de disséquer ses comportements.... Métaphores sportives pour Simon qui tente de maîtriser la situation en se référant à son expérience du «ping-pong nocturne» par exemple. Interprétations pseudopsychologiques des moindres gestes et détails de son compagnon pour Alice. Deux univers qui se rapprochent, s’entremêlent à coups de réflexions parfois contradictoires, d’autres fois étonnamment proches. Sous une apparence calme et décontractée, c’est une succession de pensées affolées, d’interrogations inquiètes, de battements de cœur (sympathiques bruitages produits par Sébastien Trouvé, discrètement installé dans un coin de la scène) qui se bousculent dans les cerveaux d’Alice et de Simon tout au long de ce dîner. Auquel le public est convié au moyen de confidences en monologues croisés. La mise en scène de Sophie Lecarpentier est ingénieuse. Se référant clairement au septième art, elle est construite sur un mélange d’arrêts sur image, de bruitages, de bandes-son, de jeux d’éclairages, qui se marient en toute simplicité avec l’art de la citation et celui des mimiques et de la gestuelle corporelle. Cela donne une jolie petite pièce d’une heure dix minutes au charme enjôleur. Comme celui des débuts.... Zéna ZALZAL

Vincent Delerm, on le connaissait surtout en tant que chanteur: sorte de barde moderne des petites misères et gentils bonheurs des trentenaires bobos. Voilà qu’on le découvre auteur! Auteur d’une pièce, «Le fait d’habiter Bagnolet», qui se joue ce soir, à 20h30, au théâtre Monnot, dans le cadre de l’opération «Rond-Point Paris-Beyrouth».
Un ton délicieusement...