Changes et Bourses La Bourse de Beyrouth accuse le coup de la crise interne

La Bourse de Beyrouth a repris ses activités hier, après une fermeture prolongée la semaine dernière pour la fête de l’Indépendance mercredi, en signe de deuil national, jeudi, après l’assassinat du ministre martyr Pierre Gemayel et en raison d’une grève de protestation vendredi. Dès l’ouverture des transactions, on entendait dans les salles de marché certains opérateurs dire que la situation intérieure du pays devrait empirer alors que d’autres, sans cacher leur inquiétude, estimaient qu’elle n’est pas pour autant désespérée. Devant ce climat d’incertitude, très haïssable en Bourse, nombre d’intervenants ont donc opté pour l’allègement de leurs portefeuilles-titres en valeurs libanaises par précaution. En effet, les grandes vedettes de la cote devaient continuer de battre en retraite sous la conduite de Solidere dont les actions A ont reperdu 3,80 % et B 3,62 %, après avoir affiché un plus bas à 14,50 $. Il en est de même du secteur bancaire dont les principales composantes ont été parmi les grandes perdantes. À cet égard et à l’exception de la stabilité des actions préférentielles de la Byblos Bank, les actions ordinaires et prioritaires de cette même banque ont reperdu 5,29 % et 6,32 % respectivement, ainsi que les certificats GDR de la BLOM Bank (-6,14 %) et de la Bank Audi (-3,31 %) et les actions ordinaires de la banque BEMO (-0,25 %). Aux industrielles, le cimentier Holcim a abandonné aussi 6,01 % ainsi que les parts du Beirut Global Income (-2,91 %) sur le restant de la cote où celles du Beirut Golden income se sont maintenues à leurs derniers niveaux de la semaine passée. Cela étant, l’indice BLOM des valeurs libanaises a cédé 30,52 points ou 2,49 % à 1 197,22 points dans des échanges portant sur 410 800 titres d’une valeur de 5 815 428 $, dont 314 091 actions A et B de Solidere d’une valeur de 4 720 920 $. Sur le marché libanais des changes, l’ambiance est restée calme en raison du taux très élevé de la dollarisation des dépôts bancaires. En effet, la demande du dollar est demeurée contenue malgré la rareté de l’offre grâce à l’action de la BDL, qui l’a vendu à 1 514,00 LL dans le cadre de ses interventions, le faisant maintenir dans la même fourchette entre 1 513,50 et 1 514,50 LL, comme la semaine dernière. Les Bourses plombées par la chute du dollar À l’étranger, les Bourses européennes ont terminé en forte baisse hier, affectées par la poursuite de la montée de l’euro contre le dollar (voir par ailleurs), les investisseurs s’inquiétant de la perte de compétitivité des entreprises qu’elle risque d’entraîner. Il en est de même de la Bourse de New York qui était en forte baisse, la dépréciation du dollar ayant eu un impact psychologique négatif sur la cote américaine. Cela d’autant que les opérateurs venaient d’apprendre que les ventes de Wal-Mart auraient baissé de 0,1 % en novembre. Élie KAHWAGI