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Actualités - CHRONOLOGIE

CRISE - Moody’s dégrade la notation souveraine du Liban Les organismes économiques se concerteront cette semaine avec les ténors du dialogue national

Les organismes économiques sont inquiets et impatients. Ils l’ont montré clairement la semaine dernière en décrétant une grève de deux jours pour mettre en garde les responsables politiques sur la détérioration sans précédent de la situation économique déjà mise à mal par la guerre de juillet dernier. Ils poursuivront, au cours de la semaine qui débute aujourd’hui, leur action en menant des contacts tous azimuts avec les ténors du dialogue national. Les organismes économiques entendent brosser aux commandements politiques influents un réel état des lieux de l’économie nationale. Dans leur communiqué publié hier au terme d’une réunion présidée par Adnane Kassar, les organismes économiques ont souligné « qu’ils informeront les ténors du dialogue national du niveau de détérioration atteint par la situation économique dont le règlement pourrait s’avérer difficile si les commandements politiques ne se mettaient pas d’accord dans l’immédiat sur les points litigieux et ne mettaient pas l’intérêt du Liban au-dessus de tout autre intérêt ». Les organismes économiques entendent par ailleurs lancer une initiative visant à redynamiser l’activité commerciale dans le pays afin de sauver la période des fêtes de fin d’année, de Noël et de l’Adha, lit-on dans le communiqué. Ils ont insisté que le débrayage, auquel ils avaient appelé vendredi et samedi derniers, représentait « un cri et un avertissement face au danger d’une situation qui serait créé par une poursuite des divisions et des crispations politiques ». La rue n’est pas la solution Ils ont réaffirmé que « leur préoccupation majeure consiste à éviter tout effondrement économique et à redonner vie aux entreprises d’autant que la situation économique traverse une de ses phases les plus difficiles qui exige de tous une prise de position nationale ». Dans leur communiqué, les organismes économiques ont tenu à souligner qu’ils sont persuadés que le recours à la rue dans ces moments difficiles doit se faire dans l’objectif de consolider la production et la solidarité entre les Libanais, et non la division. Ils ont également mis l’accent sur le fait qu’ils sont convaincus que le dialogue est le prélude adéquat à l’entente, réaffirmant leurs convictions mentionnées dans leur communiqué conjoint avec la CGTL publié le 11 novembre. Inquiétude justifiée L’inquiétude des organismes économiques quant à l’avenir du Liban est d’autant plus justifiée que l’agence Moody’s a dégradé la semaine dernière la notation souveraine du Liban. Celle-ci est passée pour les obligations libanaises de stable à négative. Ce qui reflète l’influence négative du climat politique tendu sur les dossiers économique et financier. Moody’s a noté les obligations libanaises B3, ce qui signifie un degré élevé de risques politiques et économiques. Encore faut-il rappeler que Moody’s avait maintenu stable sa notation souveraine du Liban depuis mars 2005 en dépit de la guerre de juillet 2006. En d’autres termes, la dégradation de la notation du Liban signifierait un accroissement des risques sur la dette de l’État libanais et un coût supplémentaire des taux d’intérêt au cas où le Liban décidait de s’endetter à l’étranger. Sachant que le Liban s’apprêtait à demander des aides, des dons et des prêts à long terme, à de faibles taux d’intérêt, des participants à la conférence Paris III prévue fin janvier dans la capitale française. Dans ce même cadre, il faut noter que l’État libanais aura à faire face en 2007 à des échéances financières de l’ordre de 9 milliards de dollars. Selon des sources de la BDL, ces échéances représenteraient une dette de 3 milliards en devises étrangères et de 6 milliards en livres libanaises, dont 2 milliards détenues par la Banque centrale et le reste par les banques locales. Tout au long de la semaine dernière, les marchés étaient restés prudents et tendus. Ils ont été marqués par une demande sur le billet vert, nécessitant l’intervention de la BDL se portant vendeuse du dollar, alors qu’elle s’était portée acheteuse depuis l’arrêt de la guerre de juillet. Liliane MOKBEL
Les organismes économiques sont inquiets et impatients. Ils l’ont montré clairement la semaine dernière en décrétant une grève de deux jours pour mettre en garde les responsables politiques sur la détérioration sans précédent de la situation économique déjà mise à mal par la guerre de juillet dernier. Ils poursuivront, au cours de la semaine qui débute aujourd’hui,...