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Éclairage Moscou fait front contre toute avancée de l’Otan dans l’ex-URSS

Moscou considère plus que jamais comme une menace une présence de l’Otan à ses frontières, mais a légèrement changé son fusil d’épaule, ne s’opposant plus simplement à l’élargissement de l’Alliance atlantique et préférant faire pression sur les candidats à l’adhésion. Plus de deux ans après l’entrée des trois États baltes dans l’Otan et alors que l’Ukraine et la Géorgie, deux pays également issus du démantèlement de l’Union soviétique, frappent à la porte de l’Alliance atlantique, Russes et Alliés tardent toujours à trouver une vitesse de croisière dans leurs relations. Alors que les 26 pays membres de l’Otan se réunissent à Riga les 28 et 29 novembre, des analystes remarquent un changement d’angle d’attaque de la part du Kremlin. « La Russie a compris qu’au lieu de tenter d’empêcher un élargissement décidé depuis Bruxelles, il était plus utile de dissuader les pays candidats eux-mêmes d’adhérer », estime Ivan Safrantchouk, analyste à Moscou pour le Center for Defense Information. Pour Viktor Kremeniouk, analyste à l’institut USA-Canada, Moscou continue, grâce à ses « relations partenariales » avec l’Otan, de tenter d’infléchir la politique de l’Alliance, mais a effectivement accentué sa pression sur la Géorgie, l’Ukraine, voire la Moldavie. « Économiquement, la Géorgie et l’Ukraine dépendent très étroitement de la Russie », rappelle M. Kremeniouk. « Pour entrer dans l’Otan, la Géorgie devra par exemple sortir de la Communauté des États indépendants, une structure chère à la Russie que le Kremlin ne veut pas voir disparaître », ajoute M. Kremeniouk. « Une adhésion géorgienne à l’Otan signifierait un réexamen complet des relations bilatérales entre les deux pays », ajoute M. Kremeniouk. En effet, la Géorgie dépend énergétiquement (pétrole, gaz, électricité) de la Russie et les produits géorgiens, notamment ceux provenant de l’agriculture, s’exportent avant tout en Russie. En septembre, l’amorce d’un « dialogue intensifié » entre Tbilissi et l’Otan, un premier pas nécessaire mais pas suffisant pour adhérer à l’Alliance, avait fortement irrité Moscou. Selon la presse russe, la grave crise diplomatique qui a éclaté entre la Russie et la Géorgie fin septembre, débouchant sur une suspension des liaisons aériennes, terrestres et maritimes entre les deux pays, résulte des velléités géorgiennes de rejoindre les Alliés. Pour Moscou, il suffit déjà que la Géorgie accueille en même temps sur son territoire l’état-major des forces russes dans le Caucase du Sud et des instructeurs militaires américains. L’idée de bases de l’Otan à ses frontières, qui plus est dans la région hautement stratégique du Caucase, lui est plus qu’insupportable. En Ukraine, le problème est plus simple pour Moscou, où deux ans après une révolution qui a porté au pouvoir des défenseurs de l’entrée dans l’Otan, le président Viktor Iouchtchenko, fervent partisan de l’Alliance, doit composer avec son adversaire, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, plus en phase avec les objectifs du Kremlin.
Moscou considère plus que jamais comme une menace une présence de l’Otan à ses frontières, mais a légèrement changé son fusil d’épaule, ne s’opposant plus simplement à l’élargissement de l’Alliance atlantique et préférant faire pression sur les candidats à l’adhésion.
Plus de deux ans après l’entrée des trois États baltes dans l’Otan et alors que l’Ukraine et...