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CRISE - En tête des revendications : le retour au gouvernement des ministres démissionnaires, le vote par la Chambre du tribunal international et la reprise du dialogue Les organismes économiques décrètent une grève générale aujourd’hui et demain

Les organismes économiques ont ras le bol. Sur le plan économique, plus rien ne va et la situation risque fort bien de s’empirer. Dans un passé récent, ils avaient mis en garde plusieurs fois les responsables politiques contre une détérioration des indicateurs économiques. Mais les responsables n’ont pas pris au sérieux leurs mises en garde. Aujourd’hui, ils ont décidé d’exprimer leur mécontentement en décrétant une fermeture de deux jours. Ils se réuniront à nouveau dimanche prochain, à 10h, pour faire le point de la situation, et décider de la suspension ou de la poursuite de la grève, voire le recours à d’autres moyens pour faire pression sur les responsables politiques. Objectifs fixés par les organismes économiques : le retour au gouvernement des ministres démissionnaires ; le vote par le Parlement du traité conclu avec l’ONU, concernant le tribunal international dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri ; et la relance du dialogue national. Dans leur communiqué, publié à l’issue d’une réunion sous la présidence de M. Adnane Kassar, les organismes économiques ont décidé la fermeture générale de tous les établissements commerciaux, industriels, bancaires, financiers, touristiques et agricoles dans les différentes régions libanaises et ce, aujourd’hui, vendredi, et demain, samedi. « Cette fermeture est destinée à faire entendre nos voix à ceux qui ont visé le Liban, et à faire face à la criminalité et à la division », lit-on dans le communiqué. Partant, les organismes économiques ont estimé nécessaire la réalisation des revendications suivantes : 1- Œuvrer au sein des institutions constitutionnelles selon les textes de lois pour l’édification des fondements de la patrie et leur préservation. Cela implique : a- que les sept ministres démissionnaires reviennent sur leur démission (Hassan Sabeh, Yaacoub Sarraf, Mohammad Fneich, Mohammad Khalifé, Faouzi Salloukh, Talal Sahili et Trad Hamadé) ; b- la reprise des réunions du Parlement pour l’adoption des décisions nationales, en l’occurrence l’approbation de la création d’un tribunal international, lequel a été approuvé par tous les participants aux réunions du dialogue. 2- Appeler toutes les parties à cesser de brandir les menaces de recours à la rue. 3- Pousuivre les réunions de dialogue et de concertations entre toutes les parties jusqu’à ce que la confiance soit instaurée de nouveau entre elles et que soient réalisées la stabilité et l’entente dans l’intérêt de la patrie. Réunions ouvertes Les organismes économiques ont maintenu leurs réunions ouvertes et se réuniront à nouveau dimanche, à 10h, en présence des représentants de la CGTL pour prendre les décisions adéquates suivant l’évolution de la conjoncture et à la lumière de la réalisation de leurs revendications. Des sources proches des organismes économiques ont assuré à L’Orient-Le Jour que si ces revendications n’étaient pas prises au sérieux, ils seraient prêts dimanche à avoir recours à d’autres mesures d’escalade en désignant les choses par leurs noms. Réunion informelle Plus tôt dans la matinée d’hier, une réunion informelle avait groupé, au siège de l’Association des industriels au Liban (AIL), son président Fadi Abboud, ainsi que MM. Wagih Bizri, François Bassile et Nadim Assi, représentants de plusieurs secteurs économiques. M. Abboud avait qualifié cette rencontre de « consultative » afin d’unifier les différentes positions. « Je suis convaincu qu’il serait bon de décréter une grève ouverte jusqu’à ce qu’un règlement à la crise soit trouvé, a-t-il déclaré. Le maintien de la situation actuelle équivaut à un suicide. Et si certains responsables souhaitent mener le pays vers le suicide, l’Association des industriels prendra position. Elle serait favorable à ce que les organismes économiques s’emparent du pouvoir de décision et non les politiciens. C’est ce que nous allons proposer cet après-midi (hier après-midi) », a-t-il dit. Au sujet d’un éventuel appel à une grève ouverte, M. Abboud a affirmé que « cette alternative avait été discutée et que les participants à la réunion sont tous d’accord que les organismes économiques ne peuvent plus rester les bras croisés devant le suicide du Liban ». Des sources proches des participants ont affirmé que des propositions autres que celles de la grève ouverte avaient été étudiées. Il s’agirait notamment de la demande de la démission du président de la République, l’organisation d’élections législatives anticipées et la formation d’un gouvernement d’union nationale. Liliane MOKBEL
Les organismes économiques ont ras le bol. Sur le plan économique, plus rien ne va et la situation risque fort bien de s’empirer. Dans un passé récent, ils avaient mis en garde plusieurs fois les responsables politiques contre une détérioration des indicateurs économiques. Mais les responsables n’ont pas pris au sérieux leurs mises en garde. Aujourd’hui, ils ont décidé...