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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinéma - L’acteur, hédoniste et élégant, est décédé hier soir des suites d’une longue maladie Philippe Noiret tire sa révérence

L’acteur Philippe Noiret, 76 ans, est décédé hier soir des suites d’une longue maladie, a indiqué à l’AFP son agent artistique Artmedia. Il laisse derrière lui une immense carrière de quelque 125 films, et de très nombreuses pièces de théâtre. Philippe Noiret a promené son élégance et son hédonisme à la scène et à l’écran durant plus d’un demi-siècle, s’imposant comme l’un des plus grands acteurs français du siècle écoulé. Celui qui fut tour à tour roi et spadassin, juge et pédophile, flic et gangster, séducteur et poète, aura joué dans environ 125 films sous la direction de grands cinéastes. Il aimait les chevaux, les chaussures, la campagne et les cigares. Il en fumait deux par jour depuis 50 ans, soit un total de 36 500. Ce sont, disait-il joliment de sa voix grave à la diction impeccable, « les arc-boutants de ma vie qui en supportent les piliers : l’amour, l’amitié, l’affection et le travail ». Car, derrière cette image de dandy plein d’humour, à la gentillesse mâtinée d’un léger cynisme, se cachait un « bouffeur de travail ». « J’ai contribué à l’image de gentleman-farmer que l’on me colle, mais elle n’est qu’une parcelle de la réalité », assurait-il. « Il me reste tellement peu d’illusions sur la nature humaine que cela devient difficile de se mettre en colère ! Je suis désolé par les autres, le monde et moi aussi. Je suis un désolé gai », résumait cet amateur de James Ellroy et de Victor Hugo, ce mélange d’aristo raffiné et d’anar bon vivant, ce débonnaire très actif, qui se régalait de ces apparentes contradictions. Philippe Noiret avait le regard tendre, la poignée de main franche et un franc-parler qu’il utilisait pour « maugréer » contre le consensus de l’époque. Il portait volontiers le nœud papillon, les bretelles roses, les chemises à rayures et le panama en « réaction contre le laisser aller, le débraguetté ». Né le 1er octobre 1930 à Lille, cet élève médiocre qui a raté plusieurs fois le bac débute sur des scènes de théâtre parisiennes, notamment aux côtés de Jean-Pierre Darras. En 1953, il entre au Théâtre national populaire (TNP) grâce à Gérard Philipe, joue dans une dizaine de films, dont Zazie dans le métro (Louis Malle) et La vie de château (Jean-Paul Rappeneau), avant que le film Alexandre Le Bienheureux (Yves Robert) le révèle au grand public en 1968. Après un détour par Hollywood (L’étau d’Alfred Hitchcock, 1969), il enchaîne une impressionnante filmographie en France et à l’étranger, en particulier en Italie. On le verra notamment dans La Famille d’Ettore Scola (1987) ou Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore (1990). Acteur fétiche de Bertrand Tavernier, il goûte avec succès au cinéma comique, forme des couples mythiques avec Catherine Deneuve, Romy Schneider et Simone Signoret. Il obtient un César (le premier des Césars) pour la meilleure interprétation masculine en 1976 dans Le vieux fusil (Robert Enrico) et un second en 1990 pour La vie et rien d’autre (Tavernier). Philippe Noiret était un fidèle : plus de 50 ans de métier, plus de 30 ans dans la même maison de campagne, plus de 40 ans de mariage avec la comédienne Monique Chaumette avec qui il a eu une fille.
L’acteur Philippe Noiret, 76 ans, est décédé hier soir des suites d’une longue maladie, a indiqué à l’AFP son agent artistique Artmedia. Il laisse derrière lui une immense carrière de quelque 125 films, et de très nombreuses pièces de théâtre.
Philippe Noiret a promené son élégance et son hédonisme à la scène et à l’écran durant plus d’un demi-siècle,...