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Allemagne - Si la chancelière a réussi à s’imposer sur la scène internationale, son action est critiquée sur le front intérieur Merkel défend vigoureusement son bilan d’un an de « grande coalition »

La chancelière conservatrice allemande Angela Merkel a défendu hier avec vigueur devant le Bundestag le bilan d’un an de son gouvernement de « grande coalition » avec les sociaux-démocrates (SPD), qui pourtant déçoit l’opinion et le rend impopulaire. «Les chiffres sont certes bons pour vous, mais vous touchez les dividendes de l’action du gouvernement précédent » du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, lui a lancé la dirigeante du groupe parlementaire des Verts (opposition de gauche), Renate Künast. Elle faisait allusion à la baisse du chômage et de l’endettement, tout comme à la reprise de la croissance. « Le gouvernement allemand n’a ni la paternité ni la maternité de l’essor économique », a renchéri un des dirigeants du parti libéral (FDP, opposition de droite), Rainer Brüderle. La grande coalition a « fait davantage en 12 mois que bien d’autres gouvernements durant des années », même si elle doit « encore faire vraiment beaucoup », a reconnu la chancelière âgée de 52 ans, combative et vêtue d’un strict tailleur noir. Si Mme Merkel a réussi à s’imposer sur la scène internationale, de Moscou à Washington, son bilan est mitigé sur le front intérieur. Ses détracteurs lui reprochent son manque de leadership et de vision, alors que chacune des réformes entreprises est émoussée par les compromis nécessaires entre les deux forces égales de la grande coalition. Un exemple en est la refonte du système de santé, critiquée de toutes parts. Par ailleurs, les divergences sur les réformes nécessaires du marché du travail restent le talon d’Achille de l’alliance gauche-droite. Mme Merkel ne se donne pas vaincue : « L’image de l’Allemagne s’est transformée positivement en un an, après des années de stagnation... Le pays connaît à nouveau l’essor. (...) Ce sont des données positives (...). Cela montre qu’une politique juste produit ses effets », a-t-elle plaidé, soulignant que cette politique devait « être tenue » dans la durée. « Évidemment, a-t-elle concédé, nous ne pouvons être satisfaits avec quatre millions de chômeurs. » « Économiser, a-t-elle remarqué, peut faire mal à chacun (...). Mais quand les gens verront que leurs efforts auront des effets positifs sur la croissance, l’emploi et la lutte contre l’endettement public, alors les sondages reviendront à la normale », a-t-elle remarqué dans le quotidien Bild Zeitung. Selon un sondage paru hier, conservateurs et sociaux-démocrates sont tous deux crédités de 29 % d’intentions de vote. L’opposition, divisée, totalise 36 % : 15 % aux libéraux, 11 % aux Verts et 10 % au parti de gauche contestataire Linkspartei. Évoquant de récents faits divers retentissants dont des mineurs ont été victimes ou acteurs, l’intégration complexe des étrangers, la recrudescence de l’extrémisme de droite, Mme Merkel a plaidé pour une responsabilité collective vis-à-vis des laissés-pour-compte et la « tolérance zéro contre l’intolérance ». Liban, République démocratique du Congo, Afghanistan, Mme Merkel a souligné les hautes responsabilités assumées par l’Allemagne. Elle a martelé que le mandat des soldats allemands dans ce dernier pays resterait cantonné au nord, sans être étendu au sud plus dangereux, comme l’y pressent les alliés de l’Allemagne. Elle a vanté un concept allemand non simplement militaire, mais alliant projet politique, armée, police et aide au développement. À la chancellerie, l’ancienne timide « Ossi » (provenant de l’ex-RDA) devenue une des femmes les plus puissantes de la planète, a convié ses ministres à un apéritif afin de les remercier de leur « bonne coopération ».

La chancelière conservatrice allemande Angela Merkel a défendu hier avec vigueur devant le Bundestag le bilan d’un an de son gouvernement de « grande coalition » avec les sociaux-démocrates (SPD), qui pourtant déçoit l’opinion et le rend impopulaire.

«Les chiffres sont certes bons pour vous, mais vous touchez les dividendes de l’action du gouvernement précédent » du...