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ÉGYPTE - Le ministre de la Culture n’ose plus quitter son domicile après ses critiques sur le voile Un front d’intellectuels dénonce une union sacrée entre le pouvoir et les islamistes

Un front d’intellectuels égyptiens dénonce une union sacrée entre le pouvoir et les islamistes contre le ministre de la Culture, Farouk Hosni, qui a osé traiter le voile de rétrograde. Pris pour cible lundi à l’Assemblée tant par des députés de son camp, le Parti national démocratique (PND), que par les élus Frères musulmans, M. Hosni refuse de se rétracter, et ne quitte plus depuis lundi son domicile. Parallèlement, la confrérie islamiste a continué à organiser des manifestations anti-Hosni dans des universités, réunissant, selon la police, quelque 800 étudiants à Menya, un fief islamiste en Haute-Égypte. « Nous avons connu une époque où nos mères fréquentaient les universités et les lieux du travail sans être voilées », avait noté M. Hosni, avant de s’interroger : « Pourquoi donc ce retour en arrière aujourd’hui ? » Près de 500 intellectuels et artistes avaient déjà signé hier une pétition dénonçant une atmosphère de « terrorisme culturel » en Égypte, et la « profondeur de la collusion entre la corruption et le fondamentalisme ». Souvent critiques à l’égard de la politique de M. Hosni, à ce poste depuis 19 ans, ces dignitaires s’indignent, au nom de la liberté d’expression, de la chasse aux sorcières dont il serait victime. Parmi eux figurent des grands noms de la scène égyptienne, comme Youssef Chahine, Yosri Nasrallah, Hafar al-Hakim, ou encore les critiques de cinéma Farida Nakache ou Amina Chafiq. « C’est de l’hypocrisie, et montre la convergence entre ce régime et les islamistes pour empêcher les Égyptiens de discuter et de penser », a déclaré à l’AFP, Alaa al-Aswani, l’auteur du roman à succès L’immeuble Yacoubian. Porte-parole du mouvement contestataire Kefaya, Georges Ishak a aussi affirmé à l’AFP « avoir ses réserves sur Hosni », mais « le défendre totalement, car il est dans son droit en exprimant cette opinion » sur le voile. Ce sont les Frères musulmans qui ont les premiers dénoncé en termes virulents les propos de M. Hosni, et exigé sa démission, après leur publication dans le quotidien indépendant al-Masri al-Yom. Par conviction religieuse, choix islamiste, ou forte pression sociale et familiale, les Égyptiennes sont désormais voilées à 80 %, signe patent de la réislamisation de l’Égypte.

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