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Actualités - CHRONOLOGIE

Offensive diplomatique au sommet sur fond de violence record Corruption, civils tués, milices... L’ONU brosse un sombre tableau de la situation en Irak

Avec environ 120 morts par jour en octobre, la violence atteint un niveau record en Irak, au moment où le chef du gouvernement irakien s’apprête à rencontrer le président George W. Bush fin novembre, dans la foulée d’une offensive diplomatique visant à impliquer Damas et Téhéran pour rétablir la sécurité. Trente-sept personnes ont été tuées hier dans des attaques en Irak, dont 12 à Baaqouba, foyer de l’insurrection au nord de Bagdad. En outre, les corps de 59 personnes tuées on été retrouvés à Bagdad. Surtout, un rapport alarmant des Nations unies a dévoilé hier que le nombre de civils tués en Irak en un mois a atteint un niveau record en octobre avec 3 709 personnes tuées. Ce record du nombre de morts, représentant une moyenne de 119 personnes tuées chaque jour dans le pays, montre l’incapacité des forces de sécurité irakiennes ou américaines à enrayer la violence. Quelque 3 345 civils avaient été tués en septembre. Au total, 7 054 personnes ont donc été tuées en octobre et septembre, selon ces chiffres fondés sur les données recueillies à travers les hôpitaux et instituts médico-légaux du pays. Ils prennent donc en compte les dizaines de cadavres que la police retrouve chaque jour. « Des dizaines de corps de personnes apparemment exécutées, mains ligotées, yeux bandés, portant des traces de torture, continuent à apparaître dans différentes zones de Bagdad », souligne le rapport. Il ajoute que plus de 100 000 Irakiens quittent leur pays chaque mois pour des pays comme la Syrie et la Jordanie et le total des exilés atteint 2 millions de civils, depuis l’invasion anglo-américaine de mars 2003. En outre, il soulève des questions sur l’action des membres des forces de sécurité irakiennes formés par l’US Army et sur leurs allégeances religieuses. Dans ce contexte meurtrier, l’Irak poursuit un ballet diplomatique intense. Le président américain George W. Bush, en visite en Jordanie les 29 et 30 novembre, s’y entretiendra avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. Ils « poursuivront leurs consultations sur l’établissement de la sécurité et de la stabilité en Irak », indique un communiqué commun des 2 dirigeants. Ils discuteront des « développements actuels », des « progrès accomplis à ce jour » dans la perspective d’un transfert de la responsabilité de la sécurité aux Irakiens, ainsi que du rôle que peuvent jouer des pays voisins pour un retour à la stabilité, indique le communiqué. À ce propos à Londres, la ministre des Affaires étrangères, Margaret Beckett, a déclaré que les troupes britanniques pourraient transférer le contrôle de la ville de Bassora aux forces de sécurité irakiennes au « printemps » prochain. La rencontre Bush-Maliki, la 3e entre les 2 hommes en moins de 6 mois, survient à un moment-clé. Aux États-Unis, la victoire des démocrates lors des élections parlementaires de novembre a conduit à l’éviction du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, et à la mise en place d’une équipe « plus pragmatique » autour du nouveau patron du Pentagone, Robert Gates. Les élections ont aussi confirmé par les urnes ce qu’annonçaient les sondages : l’opinion américaine est lassée par le coût humain et financier du conflit irakien. Dans ce cadre, la première mouture du rapport du Groupe d’études sur l’Irak, visant à redéfinir la politique américaine dans ce pays, devrait être achevée ce week-end, a indiqué hier Lee Hamilton, coprésident de cette commission, dans un entretien au Washington Times. La première version du rapport devrait ainsi être présentée la semaine prochaine aux membres du groupe d’études. L’Irak a également entamé un rapprochement avec ses 2 voisins, la Syrie et l’Iran, 2 pays très critiqués par Washington. Dimanche, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, a effectué la première visite d’un chef de la diplomatie syrienne en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Le voyage a abouti mardi à la reprise des relations diplomatiques entre les 2 pays, relations qui étaient rompues depuis plus de 25 ans. Le président irakien, Jalal Talabani, va en outre se rendre en fin de semaine en Iran pour un sommet bilatéral entre les 2 pays. Il pourrait même se transformer en sommet tripartite, la présence du président syrien, Bachar el-Assad, étant pressentie même si elle n’a pas été confirmée.
Avec environ 120 morts par jour en octobre, la violence atteint un niveau record en Irak, au moment où le chef du gouvernement irakien s’apprête à rencontrer le président George W. Bush fin novembre, dans la foulée d’une offensive diplomatique visant à impliquer Damas et Téhéran pour rétablir la sécurité.

Trente-sept personnes ont été tuées hier dans des attaques en Irak,...