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Actualités - CHRONOLOGIE

EN LIBRAIRIE - « Le dernier Templier » de Raymond Khoury, aux éditions Presses de la cité Mystères, complots et danger pour la chrétienté

Dans la masse des clones « da vinciens » (le fameux Da Vinci Code de Dan Brown), voilà un ouvrage qui ne se défend pas mal dans la catégorie « petit plaisir de lecture sans prétention ». Le dernier Templier (Presses de la cité, 460 p.) de l’auteur d’origine libanaise Raymond Khoury s’inscrit effectivement dans la galaxie foisonnante du best-seller à chatouiller , même si le thème est une énième variation du genre. L’histoire commence par l’apparition de Templiers ... en plein New York, de nos jours. Des cavaliers qui font une entrée fracassante au Metropolitan Museum, mettent à sac les précieuses collections du Vatican et flinguent à tout-va pour couvrir leur fuite. Mais ce qui apparaît au départ comme un hold-up un peu folklorique s’avère rapidement d’une tout autre ampleur. Une jeune archéologue, présente sur les lieux de l’attaque, découvre en effet que l’un des cavaliers, plus sélectif que ses comparses, s’est emparé d’une étrange machine de codage qui aurait appartenu aux Templiers. Il n’en faut pas plus pour que les théories les plus folles sur le fameux trésor se fassent jour… concernant surtout l’importance, pour la chrétienté, du contenu de ce trésor. Mystère, complot, danger pour la chrétienté. Voilà des chemins bien souvent parcourus ces dernières années ! Mais là où Raymond Khoury marque des points avec son roman, c’est dans sa façon, totalement décomplexée, qu’il a d’aborder son sujet et de le tremper dans un salutaire bain de « série B ». Jouant à plein la carte de l’approche cinématographique, forgeant son histoire à travers des chapitres courts et enlevés, Khoury parvient sans aucune difficulté à nous entraîner dans son histoire abracadabrante. Et tant mieux si certains personnages sont un rien caricaturaux : un policier courageux et intègre, une scientifique (archéologue) féministe qui n’a pas froid aux yeux, un savant fou et dangereux, et surtout l’indispensable envoyé du Vatican, tueur dissimulé sous les traits d’une éminence religieuse. Tant mieux si certaines situations vous feront sourire et tant mieux encore si le bon sens laisse parfois la place à un solide sens du divertissement. Sans se prendre au sérieux, Khoury retrouve le souffle des aventures feuilletonesques et du « pulp » des années 30. Le tout dans un décor et avec des préoccupations résolument modernes. Des « décalques » du Da Vinci aussi fun, on en redemande. Un solide contre-pied en cette période très sérieuse de prix littéraires et autres récompenses ultramédiatisées. Mais revenons sur les détails de l’histoire. Elle commence en 1291 : la ville de Saint-Jean-d’Acre, dernier bastion des Templiers en Terre sainte, est sur le point de succomber sous la marée des guerriers islamiques. Deux Templiers réussissent à s’enfuir à bord d’une galère, Le faucon du Temple. Le grand prêtre leur a confié la mission de ramener à Paris, dans un coffret, des documents majeurs ultrasecrets qui pourraient changer toute la face du christianisme pour longtemps.... De nos jours, à New York : quatre individus déguisés en Templiers avec armure, épée et croix pattée rouge sur cape blanche pénètrent sur leurs chevaux dans le Musée d’art moderne qui inaugure sa nouvelle exposition sur les « trésors du Vatican ». Ils saccagent tout sur leur passage et s’emparent d’un encodeur à rotor de l’époque... Et voilà le lecteur embarqué dans une histoire rocambolesque tout à fait dans la ligne du Da Vinci Code. Khoury a parfaitement compris et appliqué la recette du thriller historico-mystique style Dan Brown : un « secret » que l’Église catholique cache depuis des millénaires... Par exemple que le Christ était marié à Marie-Madeleine et avait une longue lignée (le Saint Graal, ou San Real, ou Sang Royal...) ou bien que le Christ n’était pas Dieu et n’avait fait aucun miracle, ou encore que le Christ n’est pas ressuscité, qu’il a eu un frère jumeau, qu’il a été dépendu juste à temps, etc. Les quatre évangiles classiques ne sont pas les bons. Seuls les apocryphes, ceux que l’Église rejette, sont les vrais. Khoury donne même dans la surenchère : Yeshoua de Nazareth, simple charpentier, aurait même laissé son propre évangile, soigneusement gardé sous le boisseau dans le temple de Jérusalem, et aurait déclaré dans ce texte qu’il n’était aucunement d’origine divine. Un roman à la croisée des chemins entre le mystique et le mystérieux. Qui est Raymond Khoury ? Raymond Khoury est né en 1960 à Beyrouth. Il avait 15 ans lorsqu’il part avec sa famille à New York. Il retourne à Beyrouth pour y suivre une formation d’architecte à l’Université américaine de Beyrouth, mais les combats s’intensifient en 1984. Il est évacué vers Londres à bord d’un hélicoptère américain. Il s’essaie à la haute finance à la City après avoir obtenu un diplôme de l’Insead. Au cours d’un voyage aux Bahamas, il rencontre un banquier qui lui conseille d’écrire des scénarios. Khoury relève le défi et quelques mois plus tard, travaille à l’écriture de la série MI 5, sur les services secrets britanniques, dont le succès est international. Il écrit actuellement la cinquième saison. En 1996, il adresse le scénario du Dernier Templier à un grand éditeur américain qui lui dit : « Oublions cette histoire de religion et faisons-en une chasse au trésor. » Abasourdi, l’auteur préfère renoncer à un confortable à-valoir. Aujourd’hui, il achève l’adaptation cinématographique du roman et prépare son deuxième opus. Maya GHANDOUR HERT

Dans la masse des clones « da vinciens » (le fameux Da Vinci Code de Dan Brown), voilà un ouvrage qui ne se défend pas mal dans la catégorie « petit plaisir de lecture sans prétention ». Le dernier Templier (Presses de la cité, 460 p.) de l’auteur d’origine libanaise Raymond Khoury s’inscrit effectivement dans la galaxie foisonnante du best-seller à chatouiller , même si le...