Rechercher
Rechercher

Actualités

De plus en plus d’enfants sont forcés de devenir collaborateurs Les jeunes Palestiniens, cibles faciles du Shin Beth

Afin de maintenir son contrôle sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, le Shin Beth, service de la sécurité intérieure israélienne, recrute dans les centres de détention et les prisons des Palestiniens comme collaborateurs en ayant recours à des moyens de pression psychologiques et physiques. Les enfants palestiniens, qui constituent 10 % des détenus dans les prisons israéliennes, semblent être la cible préférée des services de renseignements de l’État hébreu. La question des enfants collaborateurs étant une affaire très sensible dans les territoires palestiniens, il n’existe que très peu de données sur leur nombre exact. Selon Defense for Children International (DCI), une organisation non gouvernementale qui se veut protectrice des droits des enfants dans le monde, 430 enfants palestiniens sont actuellement dans les prisons israéliennes. Certains seraient âgés de moins de 12 ans. Plus de 60 % de ces jeunes détenus ont été torturés et ont subi des pressions psychologiques par les forces israéliennes dans le but de les forcer à collaborer. « Les enfants sont une cible idéale pour les Israéliens car ils sont vulnérables et donc faciles à recruter », explique Jihad Chemali, conseiller juridique à DCI, section Palestine. « L’officier de renseignements israélien exerce diverses sortes de pressions sur les enfants palestiniens lors de leur détention afin de les obliger à collaborer. Parfois, ce sont des Palestiniens adultes qui travaillent pour le Shin Beth et qui s’infiltrent dans les prisons pour convaincre les mineurs incarcérés de coopérer », poursuit-il. Selon plusieurs enfants interrogés par DCI, les officiers israéliens ont souvent recours à l’agression physique et au chantage sexuel afin de les forcer à coopérer avec eux. Certains enfants affirment qu’ils ont été menacés lors de leur incarcération ou que leur famille a été harcelée par les officiers israéliens. Par ailleurs, afin de mieux convaincre les jeunes Palestiniens de devenir collaborateurs, le Shin Beth leur promet des « récompenses », telles qu’une libération rapide de prison, de l’argent, ou un permis de travail pour eux ou pour un membre de leur famille. « Certains enfants ont même avoué que des officiers israéliens leur ont promis des services sexuels contre les renseignements qu’ils recueilleraient dans les Territoires », affirme M. Chemali. « D’autres mineurs interrogés disent qu’ils ont reçu de la part des officiers israéliens des téléphones mobiles dans le but de rester en contact avec eux et des “crayons spéciaux” pour marquer les poteaux électriques près desquels se rassemblent certains activistes palestiniens », assure-t-il. Effets sociopsychologiques En forçant les enfants à collaborer, les Israéliens espèrent détruire le nationalisme et la structure sociale des Palestiniens. S’ils sont découverts, les collaborateurs, qu’ils soient adultes ou mineurs, risquent d’être stigmatisés, emprisonnés ou même abattus. Dans ces conditions, l’enfant collaborateur se retrouve confronté à un véritable dilemme : d’une part, il est incapable de chercher le soutien d’un adulte à cause de son sentiment de culpabilité, et d’autre part, il espère, à travers sa coopération avec les Israéliens, protéger sa famille de futurs harcèlements. « Le problème est que l’enfant collaborateur est perçu par la société palestinienne comme un traître et non pas comme une victime », estime M. Chemali. Actuellement, l’âge minimal pour la responsabilité criminelle, selon la loi palestinienne, est de 9 ans. « Il est clair que la seule manière d’amener les enfants collaborateurs à parler ouvertement de leur expérience est de leur créer un environnement rassurant », affirme M. Chemali. Mais pour cela, il est nécessaire que les Palestiniens prennent conscience de ce problème car, s’il est un facteur qui encourage les services de renseignements israéliens à recruter des enfants collaborateurs, c’est bien le silence de la société. Rania MASSOUD
Afin de maintenir son contrôle sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, le Shin Beth, service de la sécurité intérieure israélienne, recrute dans les centres de détention et les prisons des Palestiniens comme collaborateurs en ayant recours à des moyens de pression psychologiques et physiques. Les enfants palestiniens, qui constituent 10 % des détenus dans les prisons...