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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - Au Madina à l’occasion de son nouveau CD Charbel Rouhana chante la douceur de vivre

Ils étaient nombreux au théâtre al-Madina à applaudir et même à ovationner le musicien libanais Charbel Rouhana qui a offert, avec toute sa générosité, deux soirées inoubliables au public libanais. Au menu de ces concerts, tous les titres de la récente compilation que le célèbre oudiste vient de graver sous le nom de Khatira (Dangereuse). Mais rassurez-vous, il n’y avait rien de dangereux dans ces treize chansons à part l’amour qui consume le cœur d’un artiste et qui a emporté le public vers d’autres sphères, vers cette époque où les clins d’œil, la cour, le salut accordés à une jeune fille ou la corde pincée du oudiste étaient les seuls préludes à l’amour. Époque révolue, que Rouhana, accompagné de sa troupe, a réussi à recréer dans une atmosphère chaleureuse et nostalgique. Avec Iman Homsi au qanun, Élie Khoury au bouzouki, Antoine Dib à l’accordéon, Arthur Setian au piano, Abboud el-Saadi à la basse, Fouad Afra aux drums et Khaled Yassine aux percussions, les mélodies de Charbel Rouhana ont entraîné le public dans une ambiance de bal musette et de fête de village. Enrichies de styles nouveaux, tantôt lyriques tantôt jazzy, elles sont cependant restées fortement ancrées dans le patrimoine libanais. Lyriques et jazzy Ghamzi, al-Kahwa, Bhibikk ou Salami Ma’ik, autant de titres qui chantent l’amour avec des mots simples et désuets, et ce sont les interprètes Nader Khoury, Zeinab Zahreddine, Sélim al-Laham ou Gisèle Nachef qui emprunteront ces paroles à Boutros Rouhana ou Jad el-Hage pour les offrir à l’audience déjà surchauffée. Mais loin d’être sirupeux, Charbel Rouhana, en croquant le portrait du sexe faible, sait également interpréter avec un réalisme et un humour corrosif les revers de l’amour. Par ailleurs, modernité et traditionnel, langueur et joie feront chavirer les cœurs dans la célèbre Rousanna revisitée et Bidabbir Halo. Mais Charbel Rouhana a plus d’une corde à son arc (ou plutôt à son oud). Et c’est dans des envolées rythmiques percutantes qui submergent l’audience, déjà emportée dans une quasi-liesse, qu’il enchaîne des chansons sociales à caractère engagé. Apolitique, son engagement s’inscrit dans une action au seul service du citoyen libanais. À travers trois chansons aussi entraînantes qu’amusantes, le musicien renvoie à l’audience le visage de son pays natal qui tend à disparaître, une identité à laquelle Rouhana tient mordicus, évoquée dans al-Hamdo Lillah, crie haut son amour pour la langue arabe dans Hi Kifak, ça va? et revendique au nom des générations futures le changement (qu’il espère), donnera naissance à un nouveau Liban dans Lachou al-Taghyir (Pourquoi le changement?). Avec des mots justes et drôles, et sur fond d’une musique enveloppante, Charbel Rouhana et sa troupe ont réussi à offrir une heure trente de légèreté et de beauté. Moments devenus si rares par les temps qui courent. Colette KHALAF
Ils étaient nombreux au théâtre al-Madina à applaudir et même à ovationner le musicien libanais Charbel Rouhana qui a offert, avec toute sa générosité, deux soirées inoubliables au public libanais.
Au menu de ces concerts, tous les titres de la récente compilation que le célèbre oudiste vient de graver sous le nom de Khatira (Dangereuse).
Mais rassurez-vous, il n’y avait rien de...