Le quartette attend la formation d’un cabinet palestinien d’union nationale Une Israélienne tuée par une roquette Qassam, Olmert ordonne à l’armée de riposter

Une Israélienne a été tuée hier par des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, entraînant des menaces d’Israël d’élargir les opérations dans ce territoire palestinien et de faire payer « un lourd tribut » aux responsables de l’attaque. «Les organisations vont payer un lourd tribut. Nous agirons contre ceux qui sont mêlés aux tirs de roquettes, depuis leurs chefs jusqu’au dernier de leurs terroristes », a averti le ministre israélien de la Défense Amir Peretz. À l’issue de consultations sécuritaires, le ministre « a donné ordre à l’armée de poursuivre ses opérations offensives conformément à la politique arrêtée par le gouvernement », a indiqué le bureau de M. Peretz. Le Premier ministre Ehud Olmert, actuellement en visite en Californie, a pour sa part demandé au ministre de la Défense de répliquer aux tirs de roquettes palestiniennes. « Le Premier ministre Olmert a discuté au téléphone avec le ministre de la Défense Amir Peretz et lui a ordonné de continuer à agir contre les tirs de roquettes Qassam », a déclaré son porte-parole, Miri Eisin. Fatima Sloutzker, une mère de deux enfants âgée de 57 ans, a été tuée par une roquette artisanale tirée depuis le nord de la bande de Gaza contre la ville de Sdérot dans le sud d’Israël, selon la police. Un gardien de 24 ans affecté à la surveillance de la résidence de M. Peretz à Sdérot, grièvement blessé, a dû être amputé des deux jambes, a-t-on ajouté. Tous deux se rendaient à leur travail quand trois salves de six roquettes se sont abattues sur le centre de Sdérot, une ville de 24 000 habitants située dans le désert du Néguev, proche de la bande de Gaza. En début de soirée, quatre Israéliens ont été blessés, dont un adolescent de 17 ans grièvement atteint, à Sdérot, selon l’armée et des services de secours israéliens. Quatre autres roquettes ont touché la ville côtière d’Ashquélon, au nord de Gaza, sans faire de blessés, a indiqué l’armée israélienne. Dans des communiqués séparés, le Jihad islamique et les Brigades Ezzedine al-Qassam, l’aile militaire du mouvement islamiste Hamas au pouvoir, ont revendiqué séparément les tirs, en représailles, selon eux, au bombardement israélien à Beit Hanoun dans la bande de Gaza qui a coûté la vie à 19 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, le 8 novembre. Interrogé par la radio israélienne, le ministre de la Sécurité intérieure de l’État hébreu, Avi Dichter, a affirmé depuis Los Angeles : « Les opérations menées jusqu’ici doivent être élargies. (Il peut s’agir) autant d’opérations terrestres qu’aériennes. » Le vice-Premier ministre Shimon Peres a, pour sa part, estimé qu’Israël va devoir rapidement choisir entre un règlement politique avec les Palestiniens ou un élargissement de ses opérations militaires. Par ailleurs, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a voté mercredi à Genève en faveur de l’envoi d’une « mission d’établissement des faits » dans la bande de Gaza à la suite de la mort des civils palestiniens à Beit Hanoun. Sur un autre plan, le quartette international pour le Proche-Orient, réuni hier au Caire, a espéré que la formation d’un cabinet palestinien d’union puisse enfin permettre une reprise du dialogue. Cette réunion s’est tenue au niveau de diplomates de haut rang du quartette : le secrétaire d’État adjoint américain pour le Proche-Orient, David Welch, ainsi que l’envoyé spécial de l’ONU, Alvaro de Soto, et les émissaires de l’Union européenne, Marc Otte, et de Russie, Sergueï Iacovlev. Les discussions ont été centrées sur les efforts du président palestinien de constituer ce cabinet d’union pour mettre fin au boycott international du gouvernement du Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par les États-Unis comme l’UE. Par ailleurs, le quartette a décidé hier d’inviter l’Égypte, l’Arabie saoudite et la Jordanie à sa prochaine rencontre, a annoncé le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué. La rencontre du quartette a été précédée par un entretien au Caire entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef d’État égyptien Hosni Moubarak. M. Moubarak « espère que la prochaine étape verra la mise en place d’un gouvernement d’union nationale qui parlera d’une seule voix, représentera la position palestinienne et entraînera une relance du processus de paix », a déclaré le porte-parole présidentiel, Souleimane Awad. De son côté, le président Abbas a appelé Israël à saisir l’« opportunité de paix », se disant prêt à des « négociations définitives » pour un règlement du conflit palestino-israélien.