Armes Déminage et sous-munitions : les efforts diplomatiques sans grand effet sur le terrain

Les efforts pour éliminer les munitions non explosées et les armes à dispersion s’intensifient dans les instances diplomatiques internationales mais peinent à se concrétiser sur le terrain. Depuis hier, 25 États doivent enlever ou financer l’enlèvement de toutes les munitions non explosées après un conflit : obus d’artillerie ou de mortier, grenades à main, roquettes et sous-munitions de bombes à dispersions. Les munitions non explosées « continuent, après la fin des hostilités, à menacer les civils, les membres des forces de maintien de la paix et le personnel humanitaire », souligne le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui se félicite de l’entrée en vigueur de ce « protocole V » du 28 novembre 2003. « Toutes les grandes puissances militaires ont pris part aux négociations et à l’adoption du texte final », se félicite le CICR. Cependant, ni les États-Unis, ni la Chine, ni la Russie ne figurent parmi les États contractants. Israël n’a pas non plus adhéré à ce traité alors que trois mois après la fin de la guerre au Liban, le nettoyage du sud du pays progresse lentement en raison du refus des autorités de préciser la localisation des zones visées par leurs tirs de bombes à sous-munitions. Huit cents sites, un chiffre provisoire, ont été répertoriés. Le coordinateur humanitaire des Nations unies, Jan Egeland, avait demandé à la communauté internationale de geler immédiatement l’utilisation des armes à sous-munitions. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a appelé de son côté à un gel du commerce des sous-munitions notoirement imprécises ou défectueuses, avant de procéder à leur élimination.