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Actualités - CHRONOLOGIE

WEB CULTURE Les sept sites capitaux

Localiser son ex, partager ses photos de vacances, vendre sa mère aux enchères… Internet a révolutionné la vie de millions de personnes, qui le lui rendent bien. Les sept sites qui ont transformé la websphère. Google Adresse : www.google.com Genre : « omniscient », omnipotent, omniprésent. 90 millions de requêtes quotidiennes Le géant d’Internet n’est plus à présenter. Pourtant, le débat n’est pas tranché : doit-on dire «j’ai googlisé mon ex pour voir ce qu’il (elle) est devenu(e)» ou «je l’ai googlé(e)?» En anglais, pas de doute sur le vocabulaire: «I googled my ex!» Le verbe «to google» vient même d’entrer dans le dictionnaire Oxford. En huit ans d’existence, Google est devenu une institution. Cela ne suffit pas au roi des moteurs de recherche, qui veut, par tous les moyens, s’immiscer encore plus dans notre vie numérique. Messagerie e-mail (Gmail), renseignements cartographiques (Google Maps), stockage de vidéos en ligne (Google Video), création de sites (Google Pages), petites annonces (Google Base)… Quand ce ne sont pas les ingénieurs de Mountain View (le siège californien de la société) qui mettent au point une «Googlinnovation», Google achète la société qui propose le service en question et l’offre à ses utilisateurs. Les blogs cartonnent? Google se paie Blogger (février 2003), qui permet de créer facilement son journal en ligne. La photo numérique prend de l’ampleur? Google acquiert Picasa (juillet 2004), un logiciel qui permet de retoucher ses clichés et de les mettre en ligne. On subodore que les traitements de texte classiques seront bientôt dépassés par des équivalents en ligne? Google s’empare de Writely, une application presque aussi puissante que Word et qui s’utilise directement sur le Web. Après la Google Life, bienvenue à Googleland! Depuis août, les habitants de la bourgade de Mountain View ont droit au wi-fi gratuit, partout en ville – Google envisage la même chose à San Francisco. Autant le dire franchement, cet aspect «tout est dans Google, Google est dans tout» nous fait un peu froid dans le dos. Mais pas encore assez pour renoncer à utiliser le moteur et ses dérivés deux cents fois par jour. Voire plus. MySpace Adresse : www.myspace.com Genre : potes et musique. 66 millions de visiteurs en juin 2006 Depuis que l’on a découvert le «social networking» façon MySpace, on socialise comme jamais. On a entre cinquante et cent millions (selon les sources) d’amis potentiels. Et attention, pas du petit calibre. Non, du lourd. Du mondial! Comment ça marche? On commence par créer son profil (photo, infos personnelles, centres d’intérêt, etc.), puis on invite amis et connaissances, Brenda, Beverly, Maurice, dans son petit chez-soi virtuel. Puisque, selon le syllogisme maintes fois vérifié, les amis de mes amis sont mes amis, chaque contact accroît le réseau de nouveaux contacts. Jusqu’à ce que tout le monde soit relié à partir d’un centre d’intérêt commun – par exemple, les baskets Reebok, ou les White Stripes… Avec ses 400% de croissance depuis le début de l’année 2005, MySpace est devenu non seulement le numéro un mondial des «réseaux sociaux», mais surtout une nouvelle icône culturelle de la jeunesse occidentale, comme a pu l’être MTV dans les années 80. Un succès made in USA, qui vient officiellement d’atteindre la France avec l’ouverture d’une page d’accueil MySpace dans la langue de Molière. Un site qui attire les jeunes gens, mais pas seulement: en fait, 52% des utilisateurs auraient plus de 35 ans, selon un chiffre avancé par le magazine américain Fortune. Ses créateurs envisagent désormais de vendre de la musique en ligne: chaque artiste fixerait le montant du prix de la chanson proposée en téléchargement. Espace d’expression, de création, de partage d’informations: et si c’était ça, le média de demain? Wikipédia Adresse : www.wikipedia.fr Genre : encyclopédie gratuite et «contributive». 366 535 articles en français (5 millions dans 229 langues) Avant, l’encyclopédie trônait dans la bibliothèque des parents, en dix volumes couverts de skaï noir. Désormais, elle est à portée de souris. Wikipédia, c’est une œuvre collective, «contributive»: n’importe quel spécialiste (ou pas) de n’importe quelle discipline scientifique (ou sport de combat, ou recette de cuisine portugaise) peut participer à l’élaboration d’un article, qui sera, en trois clics, ajouté aux 366000 (et quelques) autres textes déjà proposés. Ces deux dernières années, Wikipédia (fondé en 2001, le système du «wiki» – ce modèle de base de données modifiable par les internautes – ayant lui été créé en 1995) a connu un essor hors du commun, au point de devenir une référence quasi incontestable dans l’univers du savoir. Même son fondateur, l’Américain Jimmy Wales, avoue n’avoir jamais tablé sur pareil succès. Cette encyclopédie collective (gérée au niveau mondial par une fondation à but non lucratif), les étudiants s’y abreuvent, les journalistes aussi. Une source parmi d’autres? On l’espère. Parce que tout n’y est pas forcément d’une précision mathématique. Et justement, c’est là que cet énorme travail collectif devient extrêmement intéressant! D’abord parce que la communauté en charge de la régulation du site a le bon goût de reconnaître ses erreurs. De faire la chasse aux bourdes, aux oublis. Puis de les corriger assez vite. Ensuite, parce que tout ce protocole d’écriture (dans un esprit de «neutralité revendiquée»), de relecture, de correction, d’arbitrage constitue, en soi, une formidable aventure humaine. YouTube Adresse : www.youtube.com Genre : partage de vidéos. 6 millions de vidéos disponibles Il existe une catégorie un peu particulière de vidéos amateurs qui fait sensation, en ce moment, sur le site YouTube: on y voit des jeunes gens qui s’amusent à plonger un bonbon Mentos dans une bouteille de Coca-Cola light. Résultat: une réaction chimique qui provoque un geyser de soda! Rigolade assurée, filmée avec un téléphone portable ou le caméscope de papa. Niveau zéro (ou Vidéo gag, si vous préférez) de la création amateur? Oui, sauf quand certains internautes mettent en scène ces expériences purement potaches pour réaliser de petits courts métrages bourrés d’humour et montés avec un soin qui n’a rien à envier à un clip professionnel. Avec YouTube, la prophétie de l’amateur-pratiquant, celui qui «fait» lui-même et ne se contente plus de consommer, semble devenue réalité… Le phénomène a pris comme une traînée de poudre: créé en février 2005, YouTube hébergeait, selon le Wall Street Journal, pas moins de six millions de vidéos le 31 août dernier. Ses créateurs annoncent avoir franchi les 100 millions de documents vidéo regardés quotidiennement. Des créations artisanales ou des extraits d’œuvres (films, émissions…) mis sauvagement en ligne. La consécration officielle, en réalité, YouTube l’a déjà reçue: le gouvernement américain a choisi d’y diffuser des vidéos antidrogue pour faire contrepoids à certains films amateurs qui vantent la culture de la marijuana en milieu tempéré. La subversion et les discours officiels sur un seul et même site: très fort! eBay Adresse : www.ebay.fr Genre : enchères en tout genre. 180 millions de membres dans le monde, dont 40 très actifs Sur eBay, on s’amuse. Rien qu’à voir la liste des objets proposés à la vente (ex.: une maman castratrice, une belle-mère envahissante, un mari infidèle…). Mais l’on peut même se cultiver malin. Sur eBay, le choix de livres anciens, de vieilles revues ou de disques vinyle peut se révéler épatant. Des instruments de musique? Le choix de pianos droits est colossal, mais le rayon guitares, décevant. C’est qu’eBay, le plus grand vide-grenier du monde, a ses spécialités. Alors il faut se promener des heures pour trouver les meilleurs rayons. Et eBay (9000 salariés dans le monde) n’a pas fini de grandir: dernier coup de dés de sa présidente Meg Whitman (50 ans), le rachat du logiciel de téléphonie gratuit par Internet Skype. Objectif: intégrer une connexion Skype sur les enchères de qualité pour que vendeurs et acheteurs potentiels puissent se parler de vive voix dans la dernière ligne droite. eBay espère ainsi voir les prix monter. Et sa marge bénéficiaire avec. Flickr Adresse : www.flickr.com Genre : album photos. 250 millions de photos C’est l’un des grands concepts du Web 2.0 (la nouvelle génération Internet) qui fera très joli si vous arrivez à le replacer dans un dîner: la «folksonomie» – ne cherchez pas la définition dans Le Robert, qui vient juste d’intégrer «bloguer». Derrière ce néologisme anglais (de folk, «peuple», et taxonomy, «principes de classification») se cache un puissant système de navigation par mots-clés. Celui qu’utilise le site Flickr (prononcer «flikère») avec un succès grandissant. À chaque fois qu’un utilisateur envoie une photo sur sa page Flickr, il «attache» un ou plusieurs mots-clés (un «tag», en jargon Web 2.0) à son fichier (exemples: chien, voiture, soleil, mer…). L’intérêt est double : ne pas se perdre dans la multitude de ses propres images et permettre aux visiteurs de surfer sur le site en sautant de mot-clé en mot-clé comme on feuilletterait un album photos thématique. Ou comment partager sans jamais se paumer. Mon Yahoo! Adresse : mon.yahoo.fr Genre : page d’accueil personnalisable. 55 millions d’utilisateurs par mois dans le monde Imaginez: chaque matin, dans votre boîte aux lettres, vous recevez un journal entièrement personnalisé par vos soins. En haut, à droite, la rubrique «société» de Libération; à gauche, la section «international» du Monde ; mais aussi la météo de votre ville… Utopique? Non: cela existe déjà sous l’appellation de «page Web personnalisée». Depuis quelques mois, c’est un genre qui fait fureur: outre Mon Yahoo!, nombre de services du même type ont vu le jour. L’idée est pourtant loin d’être neuve: Mon Yahoo!, version personnalisée de la page d’actualités de Yahoo!, existe depuis juillet 1996! À l’époque, si l’internaute, une fois inscrit, pouvait sélectionner les infos qui l’intéressaient, il ne réorganisait (ou n’éliminait) que les contenus préalablement choisis par Yahoo! Depuis septembre 2004, plus de limites: l’internaute peut piocher dans les sources de son choix. Et «maquetter» sa page aussi facilement qu’on encastre des Lego, grâce à un système de petites «boîtes» qui se déplacent, se ferment ou se rajoutent d’un clic. Et grâce aux fils RSS – ces procédés qui permettent d’être averti des mises à jour d’un site sur un thème choisi –, on peut également faire figurer dans sa page perso les articles du ou des blogs de son choix. Question: quand l’information n’est plus hiérarchisée qu’en fonction des centres d’intérêt de l’internaute, que devient donc la presse traditionnelle? Maya GHANDOUR HERT

Localiser son ex, partager ses photos de vacances, vendre sa mère aux enchères… Internet a révolutionné la vie de millions de personnes, qui le lui rendent bien. Les sept sites qui ont transformé la websphère.

Google
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Genre : « omniscient »,
omnipotent, omniprésent.
90 millions de requêtes
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Le géant d’Internet n’est plus à...