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Voile - Le vainqueur a relié Saint-Malo à Pointe-à-Pitre en 7 jours, 17 heures 19 minutes 6 secondes Lemonchois premier sur l’autoroute du Rhum

Lionel Lemonchois, sur le trimaran Gitana XI, a remporté hier la Route du Rhum à la voile la plus rapide de l’histoire, pour avoir su imposer un rythme que d’autres n’ont pas pu, ou pas voulu suivre. Il a rallié Saint-Malo à Pointe-à-Pitre en sept jours, 17 heures, 19 minutes et six secondes, à la moyenne de 19,11 nœuds (35,39 km/h). Il signe ainsi l’un des exploits les plus étonnants de l’épopée de la course au large en améliorant le record de Laurent Bourgnon de 1998 de... quatre jours, 15 heures et 22 minutes. « Lionel a débaptisé la Route du Rhum, elle s’appelle désormais l’autoroute du Rhum », a lancé en plaisantant le président de la région Guadeloupe Victorin Lurel, qui félicitait Lionel Lemonchois à son arrivée. Lemonchois, qui s’était taillé une réputation de marin taciturne, peu disert et peu enclin à parler de lui, semblait transfiguré à l’arrivée : « C’était comme dans un film, avec une super équipe, un bateau magique qui ne navigue pas, mais qui vole », a-t-il lancé. De fait, Lemonchois a essoufflé un à un ses poursuivants tout au long d’une régate de huit jours non-stop sur l’Atlantique. Et ce marin, dont on vantait d’ordinaire le côté rustique, bricoleur, polyvalent et tenace, s’est imposé cette fois grâce à un pur talent de skippeur. « Sur mon nuage » « C’est un rêve. Imaginer qu’un jour je ferais la Route du Rhum, c’était déjà beaucoup, mais la gagner, c’est magique ! » a lancé le vainqueur juste après avoir sacrifié à la tradition des fumigènes brandis à bout de bras dans la nuit antillaise, debout sur les filets de son trimaran (Photo). Derrière Lemonchois, sur son trimaran Banque Populaire, a pris la deuxième place de cette Route du Rhum atypique : la météo, en effet, n’a ressemblé en rien à l’habituelle météo de novembre sur l’Atlantique nord. Des conditions particulièrement favorables ont permis aux bateaux de suivre quasiment tout du long la route directe, alors que les précédents vainqueurs avaient choisi des options météos qui les avaient éloignés de cette trajectoire idéale. Gitana XI s’est présenté sur la ligne d’arrivée de Pointe-à-Pitre à 01h21 du matin (7h21, heure locale), en pleine nuit, au milieu d’une flottille de bateaux venus saluer le géant des mers. Moins d’une heure plus tard, Lionel Lemonchois entrait dans la darse de Pointe-à-Pitre, où une foule colorée et joyeuse l’attendait depuis des heures pour lui faire un accueil triomphal. Et passait brutalement de la lueur de la pleine lune à celle des projecteurs. « J’étais tout seul sur mon petit bateau, sur mon nuage. Ce qui m’angoissait le plus c’était d’affronter tout ce monde qui me regarde à l’arrivée, mais ça va un peu mieux, vous me faites moins peur maintenant », a plaisanté le vainqueur devant les journalistes qui lui ont réservé une ovation debout en salle de presse. La Route du Rhum 2006 couronne un marin atypique dans l’univers des professionnels de la course au large. Talentueux mais discret, ce Normand natif de Bayeux n’avait jamais trouvé, à 46 ans, l’équipe capable de lui offrir une chance sur une grande course en solitaire. Gitana, le team armé par le baron Benjamin de Rothschild, lui a fait confiance. Lionel Lemonchois a saisi l’occasion pour entrer en grand champion au panthéon des navigateurs de haute mer.
Lionel Lemonchois, sur le trimaran Gitana XI, a remporté hier la Route du Rhum à la voile la plus rapide de l’histoire, pour avoir su imposer un rythme que d’autres n’ont pas pu, ou pas voulu suivre.
Il a rallié Saint-Malo à Pointe-à-Pitre en sept jours, 17 heures, 19 minutes et six secondes, à la moyenne de 19,11 nœuds (35,39 km/h). Il signe ainsi l’un des exploits les...